Les 3 sœurs

CRITIQUE
scène

Élie Castiel

★★★★

Les saisons

de l’âme

Evelyne Brochu (Macha) & Éric Bruneau (Alexandre) > Crédit photo @ Yves Renaud

 

Théâtre de chambre (ou de jardin), de l’intime, de l’oisiveté d’une classe semi-bourgeoise privilégiée qui se permet une domestique, sorte de seconde mère, comme si elle faisait partie de la famille et lorsque les temps sont durs, elle doit partir.

Les femmes, notamment les trois sœurs dont il est question, regrettent ce départ. Les hommes de l’époque, c’est la virilité, la droiture, l’amour des femmes et de la patrie, de la Terre nourricière, conditions de l’Homme montrées selon le niveau de charges hormonales dans le corps de chacun d’eux.

Et un auteur intransigeant malgré l’amour qu’il porte à ses prochains, et surtout à ses prochaines. Effectivement, Les 3 sœurs respire la haine et l’amour, la beauté filiale et le besoin de la famille. On se dispute pour retrouver des moments plus tard plus sereins. Le dialogue entre René Richard Cyr et Anton Tchekhov est teinté d’ententes réciproques. Notre Québécois national est un monument car il fait partie de cette génération d’investi(es)-artistes dans tout ce qu’ils ou elles font. Pour elles, pour eux, il s’agit d’une seconde nature.Suite

Les enfants

CRITIQUE
scène

texte
Élie Castiel

★★★

À la base, il y a un problème majeur : le texte d’origine. Il arrive pourtant qu’en le transposant dans une autre langue, il se crée, comme par un tour de magie, une transformation complète qui le rend subtile, saisissant, plus agréable pour l’ouïe. Dans le cas des Enfants, Maryse Warda hésite, nul doute inconsciemment, tantôt trop populaire, tantôt à moitié engagée.

D’une part, dommage pour le texte de Lucy Kirkwood qui, malgré de très louables intentions, se perd royalement entre la vision critique d’un phénomène environnemental percutant et le triangle amoureux, ce dernier prenant quasi la très grande partie de la pièce.

Ce monde impitoyable

Là n’est pas le problème. D’autres ont écrit sur les liens affectifs à trois avec plus de panache, d’humour, de conscience individuelle et de discernement, tout en reliant leurs paroles à une critique sociale, politique ou autre. Ici, la banalité prend une trop grande partie de l’ensemble, jusqu’à sommer le spectateur à abandonner.

Comme des pros, nous restons jusqu’à la fin pour voir comment tout cela va finir. Admettons que nous avons assisté à une tombée de rideau (bien sûr, métaphorique) assez réussie. Un départ des trois personnages vers des horizons incertains. Belle façon de terminer ce voyage singulier.Suite

Ultime saga

CRITIQUE
scène

Élie Castiel

★★★★ ½

Humains et Reptiliens

Nul doute que Tamara Nguyen possède une imagination fertile, une prise de conscience sociale et politique salutaire et plus que tout, le sens aiguisé de l’observation de ses contemporains. Rien ne lui échappe dans ce récit doux-amer sur la condition humaine actuelle et la théorie du complot. Tout y passe, le gouvernement, les individus, divisés en deux groupes distincts qui se disputent constamment. Qui a tort? Qui a raison?

Godzilla et les autres films de genre, la bande dessinée, James Bond, tous ces mythes enfouis dans la mémoire collective se rassemblent dans ce tableau ou le fourre-tout ressemble à un puzzle bien orchestré que, mine de rien, Nguyen remet en place, sommant les spectateurs de la suivre.

En somme, une scénographie inspirée de Wendy Pires, donnant l’opportunité à Sébastien David de donner libre cours à son imagination, en accord avec un texte frivole et rigoureusement appliqué. Quant au choix du titre de cet article, vous découvrirez sa métaphorique signification en allant voir la pièce.

Suite

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