Alfred Hitchcock, Salvador Dalí et « Spellbound »
POUR VOTRE AGRÉMENT
MISE EN CONTEXTE.
Texte
Luc Chaput
Rencontre au sommet
Dans l’exposition Divina Dalí au Grand Quai du Vieux-Port de Montréal, une salle présente à côté des illustrations du grand maître Catalan pour le texte fondateur de Dante, une grande toile de ce peintre intitulée Cloud, employée comme toile de fond dans une des séquences de rêve de Spellbound (La Maison du docteur Edwardes) d’Alfred Hitchcock. Le peintre espagnol, en exil aux États-Unis et devenu rapidement célèbre, est tout d’abord inclus dans le projet du film pour raisons publicitaires par le producteur David O. Selznick. Hitchcock est enchanté et a de nombreuses rencontres à Los Angeles avec Salvador qui propose plusieurs esquisses.
Le cinéaste veut tout d’abord tourner la séquence du rêve en extérieurs dans des décors de Dali. Les résultats ne satisfont pas le producteur et un studio est employé pour les autres épisodes. Une toile aux multiples yeux conçue par Salvador sert d’introduction et devient le décor d’un cabaret où les joueurs de carte sont assis sur des chaises aux jambes de femme aussi dessinées par Dalí. Puis un homme muni d’un énorme ciseau coupe la toile des yeux en diagonale, version plus posée de la scène iconique du Chien andalou.Suite