Eat the Night

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 février 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir et qui vit ses derniers jours. Un jour, Pablo rencontre Night, avec qui il noue une relation amoureuse, et qu’il initie à ses petits trafics, s’éloignant ainsi d’Apolline.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

jeu

sexe

et

vidéo

Un film non conforme aux règles traditionnelles de la narration. Bon point pour Caroline Poggi & Jonathan Vinel qui, après un premier long prometteur, Jessica Forever (2018) et plusieurs courts et un moyen, assument totalement leur liberté comme fondement de base à la mise en scène.

À commencer par un titre anglophone alors que le dialogue est en français (enfin, ce nouveau français hexagonal que certains jeunes pratiquent et qu’on a de la peine à suivre – merci en tout cas pour les sous-titres anglais, faute de quoi on perdrait une partie du dialogue).

Pourquoi ce chavirement ? Sans doute pour expliquer l’intrusion de cette première partie du film consistant à jouer un jeu vidéo, Darknoon, bien entendu à consonnance anglaise, mais qui laisse les connaisseurs en la matière cloués sur leur chaise face à l’ordinateur.

Ces jeux vidéo dont les commentateurs sociaux ont largement diffusé leur emprise néfaste sur les jeunes et que, volontairement, assumant totalement leur proposition, les deux (jeunes) cinéastes montrent comme une issue à la violence concrète du monde actuel.

Proposition sans doute sujette à débat sur la question. Il ne suffit pas de bien filmer, de garnir le film de plans bien foutus, de montrer une trio de comédiens totalement habités, pour nous convaincre du bien-fondé de l’entreprise.

Une fraternité passagère, en attendant.

Qu’importer pour Poggi/Vinel, tous deux s’ajustent merveilleusement bien à l’univers qu’il créent. En fait deux mondes parallèles, celui du jeu vidéo qui doit s’arrêter dans quelques jours – d’où ces annonces sur l’écran en compte à rebours / Jour 5, Jour 4, ainsi de suite.

Et puis une histoire de drogues – dont Pablo, qui s’occupe du futur-immédiat-en-matière-de-jeu-vidéo de sa sœur Apolline sous la forme d’un nouvel ordinateur qui la remplit de joie. Point, à la ligne, puisque ce même Pablo s’amourache de Night, un beau afro-français qu’il entraîne à le suivre comme si de rien n’était aux petits et grands trafics de drogues et, bien entendu, aux ébats amoureux, disons plus « sexuels » que passionnés.

On peut avoir des réserves quant au traitement, comme ces passages parallèles mal construits entre les scènes de jeu et la fiction qui entre quand même en ligne de compte, et qui laisse comme un sentiment d’inachevé.

Oui, c’est ainsi que les réalisateurs entrent de façon inusitée et dans le même temps hyperréaliste dans une certaine réalité LGBTQ. Le film queer prend ainsi une nouveau tournant où les aventures, les amours et les comportements prennent une autre nature. Il y a là comme un discours de la passation d’une (ou des) précédentes générations des homosexualités à une nouvelle, très au courant des nouveaux enjeux sociaux qu’elles tiennent surtout à préserver.

On peut avoir des réserves quant au traitement, comme ces passages parallèles mal construits entre les scènes de jeu et la fiction qui entre quand même en ligne de compte, et qui laisse comme un sentiment d’inachevé.

Qu’importe, on se laissera séduire, même si c’est à reculons, comme c’est mon cas, à cet esprit d’équipe qui s’échappe de l’esprit totalement libre de ces deux belligérants.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Caroline Poggi
Jonathan Vinel

Scénario
Caroline Poggi, Jonathan Vinel, Guillaume Bréaud

Direction photo : Raphaël Vandenbussche
Montage : Vincent Tricon
Musique : Ssaliva

Jonathan Vinel
& Caroline Poggi

Genre(s)
Drame de genre
Origine(s)
France
Année : 2024 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Dévorer la nuit

Dist. [ Contact ] @
Ritual Films
[ Agat Films & Cie ]

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Legends of the Condor
Heroes: The Gallants

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 février 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Guo Jing, un jeune guerrier, devient la cible de nombreuses factions jalouses, dans un contexte de guerres et de luttes de pouvoir. Aux côtés de la jeune Huang Rong, il devra affronter complots et adversaires redoutables pour protéger les frontières de la dynastie Song.

S  A  N S
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hark Tsui

Genre(s)
Aventures
Origine(s)
Chine
Année : 2025 – Durée : 2 h 25 min
Langue(s)
V.o. : mandarin; s.-t.a. & chinois
She Diao Ying Xiong Zhuan:
Xia-Zhi Da Zhe

Hark Tsui

Dist. [ Contact ] @
Les Films Sk
[ Sony Pictures Entertaiment ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Parthenope

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 février 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
La vie, tel un long voyage, de Parthenope, de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine sans héroïsme, débordante d’une inexorable passion pour la liberté, pour Naples et les visages de l’amour.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

La sirène

de Naples

Si en 2021, La main de Dieu (È stata la mano di Dio) nous avait séduit, on ne peut parler autant de Parthenope – Une des sirènes dans la mythologie grecque qui, entre autres, s’était éprise d’Ulysse. Ici, point de rapport avec cette légende antique, mais un parallèle, selon la proposition de Paolo Sorrentino, avec la baie de Naples et toute la sensualité, le soleil et l’émerveillement que cet endroit procure.

Pour le cinéaste italien, un destin qui débute dans les années 50 et se poursuit jusqu’à nos jours. Cet ultime voyage dans le temps donnant l’occasion à Sorrentino de nous donner rendez-vous avec Stefania Sandrelli, une des plus belles créations du cinéma italien. Elle a conservé sa beauté et son charme éternel. Et pour nous, notamment ceux de générations précédentes, comme un retour nostalgique dans le passé.

C’est d’ailleurs dans la nostalgie que baigne Parthenope tout au long de ce périple à travers les décennies. La beauté intouchable de Celeste Dalla Porta obéit à l’approche concernant ce personnage qui, aux yeux du cinéaste séduit par son corps et sa vénusté en se faisant inacessible à moins de céder de son propre gré au jeux du plaisir et de la séduction. Mais toujours dans les limites, ou plus ou moins, de la décence. C’est ce qui explique que Sorrentino cède lui aussi à tricher avec sa propre proposition. Comme quoi, même les faiseurs d’images peuvent être des êtres vulnérables, pris dans leur propre jeu.

Proche des yeux, loin du cœur.

Car le film est un fantasme, une beauté imaginée dont les plans fixes ou en mouvement ne cessent de véhiculer tout au long du film son étrange parfum. Jusqu’à une deuxième partie, beaucoup plus convaincante, à partir du moment où Parthenope rencontre cet homme d’église un peu trop libertin, mais en fin de compte, connaissant ses limites…

On assiste au film comme dans une balade filmée, une ode qui ne cesse de bouger, comme si les mots n’étaient pas suffisants pour tout explique. C’est un Sorrentino en mode privé, probablement son seul dans cet état d’apesanteur qui existe entre les cieux et la terre.

Car le film est un fantasme, une beauté imaginée dont les plans fixes ou en mouvement ne cessent de véhiculer tout au long du film son étrange parfum. Jusqu’à une deuxième partie, beaucoup plus convaincante, à partir du moment où Parthenope rencontre cet homme d’église un peu trop libertin, mais en fin de compte, connaissant ses limites…

Racoleur ? sans doute pour certains. Sexy ? sans aucun doute. Physique ? très certainement, mais jusqu’à un certain point, car les formes sculpturales de Parthenope/Dalla Porta ne font que passe comme une percée de soleil qui disparaît après la projection.

Finalement, pour Paolo Sorrentino, une sorte de pause, d’intermédiaire avant ses prochaines réalisations, espérant plus proches de son univers habituel. En attendant Mob Girl, en développement, avec Jennifer Lawrence, et La grazia, une histoire d’amour, actuellement en préproduction, avec Toni Servillo. Ça promet !

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paolo Sorrentino

Scénario : Paolo Sorrentino
Direction photo : Daria D’Antonio
Montage : Cristiano Travaglioli
Musique : Lele Marchitelli

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Italie / France
Année : 2024 – Durée : 2 h 17 min
Langue(s)
V.o. : italien; s.-t.a. ou s.-t.f.
Parthenope

Paolo Sorrentino

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media / A24 ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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