The Nest

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 18 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Dans les années 80, Rory, entrepreneur ambitieux, persuade sa femme américaine, Allison, et leurs enfants de quitter leur vie confortable aux États-Unis pour retourner dans son Angleterre natale

CRITIQUE.

Texte.
Élie Castiel

★★★ ½

Après le très respectable Martha Macy May Marlene (2011), l’Américain né au Canada Sean Durkin signe une autre œuvre sur la réussite sociale et le point de non-retour que représente l’ambition. Même si le récit ne démarre qu’après environ les quarante à quarante-cinq premières minutes, force est de souligner que le drame s’installe dès lors, sans répit, le scénario, d’une écriture rigoureuse et riche, créant des situations dramatiques sans retenue.

Le choix chromatique tout le long du film privilégie les couleurs d’un ton brun foncé, une façon comme une autre de s’identifier avec des personnages en perte d’autonomie dû à des circonstances incontrôlables. Comme Rory (formidable Jude Law dans un rôle qui lui va comme un gant), qui flotte dans un nuage d’apparences qui finit par le laisser choir.

L’insoutenable

avidité de l’être

Carrie Coon, magnétique en tant que Allison, sa femme, porte sur ses épaules un personnage aux multiples registres. Les confrontation entre les deux comédiens sont les joutes les plus intéressantes du film, montrant jusqu’à point l’art du jeu, dans la fiction, entre en ligne de compte autant que la mise en scène.

Un réalisation où le verni des apparences, pour donner suite à des scènes ou des séquences adroitement maîtrisées, devient le thème central du film. Et il y a les deux enfants, l’adolescente Samantha/Sam (convaincante Oona Roche) qui devient vite presque jeune femme et le jeune Benjamin (sensible Charlie Shotwell), témoins à la fois passifs et complices d’un drame conjugal.

Étoffé par la rigueur du scénario, riche par son dialogue direct, sans emphases, allant droit au but et peinture sociale d’un réalisme puissant, mis en perspective par des personnages illustres, indiscutablement cinémagéniques, The Nest est un pari réussi.

Les années 80 ne sont représentées que par l’appétit vorace de Rory pour réussir, quitte à finir par se casser la gueule à l’intérieur de petits huis clos (bureau, maison) parfois dévastateurs. Mais une séquence finale édifiante remet les pendules à l’heure. Elle ne dure que quelques minutes, en plan fixe, comme un léger plan-séquence qui expliquerait que, malgré tout, le monde ne finit pas de tourner. Étoffé par la rigueur du scénario, riche par son dialogue direct, sans emphases, allant droit au but et peinture sociale d’un réalisme puissant, mis en perspective par des personnages illustres, indiscutablement cinémagéniques, The Nest est un pari réussi.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Sean Durkin

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Grande-Bretagne

Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

Leur nid

Dist. @
Entract Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

We Had It Coming

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 18 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Une jeune femme, Anna, cherche à venger le suicide de sa soeur aux mains d’un dangereux proxénète.

CRITIQUE.

Texte.
Élie Castiel

★★★

Si l’on se fie à nos recherches, Everest est le titre de travail. En français, donc, on aurait pu traduire par quelque chose comme On s’y attendait. Producteur aguerri d’une trentaine de films, le Montréalais Paul Barbeau signe, ici-même au Québec, un premier long métrage en langue anglaise, après ses deux essais concluants que sont Après la neige (2012) et À nous l’éternité (2018).

La femme est le centre du film, et plus particulièrement les agressions qu’on exerce sur elles, autant verbales que physiques. L’homme est absent ou mieux encore ne montre pas son  visage, comme l’un des agresseurs dans une toilette publique ou encore le proxénète en question, campé par le lutteur Nabil Khatib dont on n’aperçoit que son physique de dos, ultra-musclé, et qui débite les quelques phrases lapidaires lancées à sa recruteuse.

À fleur de peau

Sur papier, un scénario solide, certes, mais qui, dans le film, désoriente par moments, les spectateurs perdant la suite des événements. Chaque séquence paraît comme une confession, une remise en question des rapports entre les personnages et de ce qui les conduit dans un délit de vengeance. Les champ/contre champ semble par moments évanescents, presque fantomatiques. Est-ce voulu ainsi?

La séquence finale, il faut l’avouer, est la plus réussie, Barbeau consacrant le plan à une sorte d’image symbolique sur la culpabilité, l’impuissance et la rachat, quel que soit le sacrifice. Mais We Had It Coming est aussi un film qui respire le cinéma; on s’en rend compte par le travail à la caméra de Benoit Jones-Vallée, plusieurs courts à son actif et qui fait son baptême ici dans le long métrage, filmant la nuit et les intérieurs avec une originalité stupéfiante et diablement atmosphérique.

Luc Boudrias, Julia Innes et Ilya Paully font un excellent travail au son, que vient ponctuer admirablement bien la musique de Daniel Birch, lui aussi signant la bande-son pour un premier long. Admirablement rugeuse.

Le film passe cette semaine en catimini dans une seule salle et sera probablement rélégué au marché VSD (VOD pour les impurs) avec sûrement un certain succès.

La séquence finale, il faut l’avouer, est la plus réussie, Barbeau consacrant le plan à une sorte d’image symbolique sur la culpabilité, l’impuissance et la rachat, quel que soit le sacrifice. Mais We Had It Coming est aussi un film qui respire le cinéma; on s’en rend compte par le travail à la caméra de Benoit Jones-Vallée, plusieurs courts à son actif et qui fait son baptême ici dans le long métrage, filmant la nuit et les intérieurs avec une originalité stupéfiante et diablement atmosphérique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paul Barbeau

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada

Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f.

Everest

Dist. @
MK2 | Mile End

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 581 582 583 584 585 687