SUCCINCTEMENT Marnie, une petite chatte d’intérieure passionnée d’enquêtes policières, apprend que des cambriolages ont lieu dans son petit village de campagne et décide de réagir.
SANS
COMMENTAIRES.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Christoph Lauenstein Wolfgang Lauenstein
SUCCINCTEMENT Un homme et sa fille tentent de briser les rapports houleux qui les séparent suite au décès de la mère. COUP DE COEUR |de la semaine.
CRITIQUE. [ Sphères LGBT ]
texte Élie Castiel
★★★★
Après l’inédit Even Lovers Get the Blues (2016), le Belge Laurent Micheli propose une autre variation sur les orientations sexuelles de la modernité, mais cette fois-ci en confrontant une en particulier à un « ancien régime » ayant rapport avec l’homme hétérosexuel blanc, en crise contre un nouvel ordre multiple en matière de sexualités. Il souffre après la mort de sa femme, mais ne peut se résoudre à accepter la transformation de son fils, devenu transgenre.
Certains éditorialistes étrangers que je ne citerai pas sont d’avis que le lobby LGBT vise à faire disparaître l’hétéro blanc des décennies précédentes. Paranoïa? Complexes avec sa propre sexualité? Une forme (in)directe d’homophobie? Toujours est-il que l’hétéro blanc sera toujours majoritaire, mais qu’il suffit qu’il soit plus ouvert d’esprit et accepte les différences.
Comme un radeau en perdition
dans une mer agitée
Ce n’est pas le cas de Philippe, le père de Lola (extraordinaire Mya Bollaers dans un premier rôle magnifique à l’écran). Il la confronte. En fait, voudrait l’éviter. Mais à coup de rencontres avec la vie, avec la société, avec certains incidents de parcours, il finit par… Micheli préférant le happy-ending, non pas traditionnel, mais chargé de signification, plus que tout pour appuyer son propos. Sans débat politique, sans discours inutiles et répétitifs, sans grandes envolées gratuites. Au contraire, à coups de gestes du quotidien qui s’imposent de soi, de parties du dialogue qui pèsent par leur sobriété et leur signification.
Les sons aussi (beau travail de Arnaud Calvar et de ses comparses), car parfois les silences sont productifs et en disent long. La caméra discrète de Olivier Boonjing capte les corps à la dérive, des chairs lâchées en pâture contre des systèmes établis qui ont du mal à se transformer.
Comme l’avait fait le chilien Sebastián Lelio avec la transgenre magnifique Daniela Vega dans Une femme fantastique / Una mujer fantástica (2017), Laurent Micheli a eu raison de croire en Mya Bollaers, ancien garçon devenue fille dans la vraie vie; la notion nouvelle occidentale du non-genré se trouve ainsi exposée au grand public , épousant les sexualités actuelles et celles en devenir. La diversité ne peut que mieux se porter.
Désorientant pour certains, peur pour d’autres; en revanche, satisfaction pour une tranche oubliée et délaissée de la société.
Quoi qu’il en soit, Philippe se trouve dans un radeau qui semble prêt à échouer, sans attaches, sans repères. Mais les vagues finissent par se calmer, du moins en apparence.
Micheli a réalisé un film sur la tolérance, le refus de l’indifférence et, plus que tout, une critique sur l’engrenage d’une société patriarcale qui, de plus en plus, n’a plus son mot à dire : tout simplement parce que « son mot » est chargé de préjugés.
Le dernier plan, d’un symbolisme étrangement inhabituel, est d’une beauté magistrale. Il restera longtemps gravé dans notre mémoire.
Micheli a réalisé un film sur la tolérance, le refus de l’indifférence et, plus que tout, une critique sur l’engrenage d’une société patriarcale qui, de plus en plus, n’a plus son mot à dire : tout simplement parce que « son mot » est chargé de préjugés.
SUCCINCTEMENT La veille de la mise en marché d’un modèle révolutionnaire de jeans, un pantalon de denim fait en Inde s’évertue à éliminer méthodiquement et cruellement le personnel de la compagnie.
CRITIQUE.
texte Élie Castiel
★★★
Nul doute que Elza Kephart carbure aux images gores léchées, à un certain attrait esthétique si rigoureux, sans concessions, qu’il est même prêt jusqu’à sacrifier la narration, la sauvant in extremis par son côté camp hérité des fictions (et pourquoi pas, documentaires aussi) à la sauce LGBT. C’est bien ainsi puisque le résultat dans Slaxx – le titre même arbore le drapeau de la diversité, non pas par son aspect chromatique, mais au contraire essentiellement en raison de son contenu non-genré, et s’avère d’une étonnante énergie, affichant un je-m’en-foutisme hallucinant, bordéliquement pervers.
Elza Kephart, au départ des courts et, à ma connaissance, deux inédits de long métrage, Graveyard Alive: A Zombie Nurse in Love (2003) et Go in the Wilderness (2013). Elle est de Montréal, choisit de tourner en anglais et, encore une fois, c’est bien ainsi. La version québécoise (qu’on nous a présenté en projection de presse – et c’est bien dommage; on aurait voulu la v.o. en anglais, avec sous-titres français) est présentée en salle et une autre sous-titrée également.
La vengeance
du textile
À ce propos, celui de la version de presse, est-ce un coup publicitaire ou plutôt un exercice de nationalisme douteux? Ou nouvel effet de mode? Je n’irais pas plus loin. Toujours est-il que le film débute (en couleurs et écran cinémascope) de façon remarquable, dans un champ de coton, quelque part en Inde. Et puis, la scène clé qui va définir la suite du récit.
Rocambolesque, jouissivement démoniaque, cruel, le textile prend vie en quelque sorte et tire sa revanche sur les humains, ceux qui profitent de sa particularité pour habiller pour pas cher en chargeant cher les clients des pays aisés. Le tissu en question s’allie contre les bas instincts de toute ces compagnies qui investissent dans les pays asiatiques pour payer (beaucoup) moins des travailleurs, surtout des travailleuses, du coton.
Et une note importante pour le cinéma anglophone montréalais. Il n’attend plus qu’on l’invite. Il s’impose comme par magie. Il accélère le pas. Il tourne et laisse entendre sa voix et sa voie…
Et une surprise à la Bollywood qui fera plaisir aux adeptes (dont l’auteur de ces lignes), la réalisatrice jonglant avec un genre particulier qui s’annonce d’une lucide originalité. En termes d’interprétation, c’est l’extrême, au diapason de dialogues taillés sur mesure.
Et une note importante pour le cinéma anglophone montréalais. Il n’attend plus qu’on l’invite. Il s’impose comme par magie. Il accélère le pas. Il tourne et laisse entendre sa voix et sa voie; et contrairement à son confrère francophone, utilise des artisans de toutes le origines, y compris des Québécois de souche. Culturellement, en termes de cinéma, Montréal affiche, on l’espère, ses nouvelles couleurs.
Le constat politico-culturel est évident et nous ne pouvons que le louer. Intelligemment psychotronique.