Onward

PRIMEUR @ 10
Sortie
Ven 06 mars 2020

SUCCINCTEMENT
La magie de l’époque ancienne a progressivement disparu pour faire place au monde moderne. Jeune elfe de son temps, Ian Lightfoot est sur le point de redécouvrir cette magie perdue grâce au cadeau qui lui a laissé son père.

BRÈVE

texte
Luc Chaput

★★ ½

Retour décousu au point de départ

Dans les grands longs métrages Pixar que sont Up, Ratatouille, Wall-E, Monsters, Inside Out, Finding Nemo et la majorité des Toys Story, un autre univers parallèle était créé qui happait le spectateur content de l ‘explorer et de l’habiter un instant avec des protagonistes diversifiés. La Californie montrée est trop conforme avec ces lieux vus de si souventes fois au cinéma ou à la télé. Les personnages ont une apparence à peine différente avec des oreilles pointues en plus des quelques centaures et cyclopes qui vaquent à leurs banales et quotidiennes occupations. L’influence de J. R. R. Tolkien ou de J. K. Rowling percole dans l’apparition d’événements singuliers suscités par des coups de baguette magique.

L’interprétation vocale de la plupart des acteurs rajoute une émotion certaine spécialement dans les dernières séquences de ce long métrage qui, comme le Monsters University du même réalisateur, pâlit à côté de la plupart de ses collègues.

 

L’absence d’un parent, comme dans plusieurs œuvres de Disney, suscite la quête des deux frères Ian et Barley dans un voyage initiatique qui avance brinquebalant dans des détours assez prévisibles. L’apparition d’êtres ailés habillés en motardes n’amène même pas de musique heavy metal, au moins de manière ironique. L’interprétation vocale de la plupart des acteurs rajoute une émotion certaine spécialement dans les dernières séquences de ce long métrage qui, comme le Monsters University du même réalisateur, pâlit à côté de la plupart de ses collègues.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE

Réalisation
Dan Scanlon

Genre(s)
Animation

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 43 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

En avant

Dist. @
Buena Vista Canada

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Roubaix, une lumière

PRIMEUR @ 10
Sortie
Ven 06 mars 2020

SUCCINCTEMENT
À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, deux jeunes femmes, Claude et Marie, sont arrêtées.

CRITIQUE

texte
Élie Castiel

★★★★

Effectivement, on constate un net changement narratif, à presque 360º, ou peut-être une pause avant un retour aux sources. Nul doute, film gigogne dans la mesure où Arnaud Desplechin, le plus sincèrement du monde, aborde un film de genre, le drame criminel, conservant néanmoins ses propres codes en matière d’esthétique et de continuité du récit. Et plus spécifiquement un film construit comme des poupées russes, où les propositions narratives s’emboîtent les unes dans les autres pour, finalement, suggérer une catharsis du formel et du récit digne des meilleurs films dramatiques et pourquoi pas, mythiques, car à bien observer, le réalisateur effleure également cette notion (univers intime, monde nocturne…) dans ce très bel exemple de film grand public merveilleusement construit.

Changement de cap

Ce constat se retrouve donc dans l’ossature du film qui part d’un crime perpétré contre une vieille dame d’un quartier populaire, vivant seule. Plusieurs suspects en fait, et à mesure que le récit avance entre petits pas et mouvements en accéléré, deux suspectes, deux voisines, deux amantes.

Et un enquêteur, Français d’origine maghrébine. Est-ce exprès de la part du cinéaste? Bien entendu, il y a là la complète assimilation d’un homme au mi-temps de l’âge qui a compris admirablement bien la mouvance hexagonale. Complète intégration et en plus magnifiquement réussie. Et parfois, avec toute la sincérité du monde, subtilement, sans trop faire de bruit, un rappel bienvenu de ses origines dans son comportement avec la fille d’un parent maghrébin – qu’il tient mordicus à protéger contre les multiples intempéries de la vie nocturne d’une ville tentaculaire. D’où un récit à multiples narrations : le meurtre, le couple de femmes, l’enquêteur et le peu qu’on apprend de sa vie privée.

… un film construit comme des poupées russes, où les propositions narratives s’emboîtent les unes dans les autres pour, finalement, suggérer une catharsis du formel et du récit digne des meilleurs films dramatiques et pourquoi pas, mythiques, car à bien observer, le réalisateur effleure également cette notion (univers intime, monde nocturne…) dans ce très bel exemple de film grand public merveilleusement construit.

Film circulaire donc. Et la caméra protectrice, présente, presque documentaire, d’Irina Lubtchansky – entre autres, Les fantômes d’Ismaël (2017) également de Desplechin, brossant chaque recoin de la ville avec autant d’enthousiasme et particulièrement d’attention.

Car jusqu’à un certain point, Roubaix, une lumière porte instinctivement un double titre symbolique (pour ne pas trop répéter métaphorique) : une lueur quant au dénouement inattendu du crime et la prise en charge d’un cinéaste de sa ville d’origine, et par défaut, miroir vibrant de son propre cinéma. Et peut-être aussi, un regard élaboré sur le documentaire de Mosco Boucault, Roubaix, commissariat central, affaires courantes, qu’il adapte ici en mode fiction.

Sur un autre ton, Sarah Forestier illumine l’écran par sa beauté perverse et pourtant tristement candide. Roschdy Zem confirme une fois de plus qu’il est l’un de meilleurs comédiens français de sa génération. Son récent César du meilleur acteur est amplement justifié.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE

Réalisation
Arnaud Desplechin

Genre(s)
Drame criminel

Origine(s)
France

Année : 2019 – Durée : 1 h 59 min

Langue(s)
V.o. : français

Roubaix, une lumière

Dist. @
Axia Films

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Sorry We Missed You

PRIMEUR @ 10
Sortie
Ven 06 mars 2020

SUCCINCTEMENT
Après avoir changé plusieurs fois de profession dans l’industrie de la construction, Ricky se fait engager comme chauffeur-livreur, attiré par le salaire. Rapidement, les conditions de travail refroidissent son enthousiasme.

INCONTOURNABLE
de la semaine

texte
Luc Chaput

★★★★

Une existence trop balisée

Une préposée aux bénéficiaires à domicile parle avec une dame âgée dont elle s’occupe. Leurs échanges sont amicaux pendant qu’elle vaque aux besoins de cette personne. Abbie doit se dépêcher ensuite pour prendre le bus pour aller chez sa prochaine cliente car elle a vendu son automobile pour permettre à son mari Ricky d’obtenir un travail de livreur.

Dans la ville de Newcastle en Grande-Bretagne, là où se déroulait son film précédent I, Daniel Blake / Moi, Daniel Blake Ken Loach et son scénariste habituel Paul Laverty (The Wind That Shakes the Barley / Le vent se lève) scrutent les effets de la nouvelle économie sur une famille d’ouvriers. Pour devenir livreur de colis pour une compagnie de services, Ricky doit s’acheter un camion ou le louer de cette entreprise à fort taux quotidien. Il n’est plus employé mais travailleur autonome lié par contrat symbolisé par cette dispendieuse balise qui contrôle ses activités quotidiennes de plus en plus grugeuses de son temps. Les contraventions, les coups de gueule contre d’autres personnes, les courses dans les couloirs d’immeubles à la recherche du bon logis du client sont le lot de cette noria journalière.

La nouvelle venue Debbie Honeywood incarne, avec un naturel confondant et un sens inné de l’improvisation, Abbie, l’épouse de Ricky qui doit aussi sacrifier des éléments de son travail pour améliorer si possible leurs conditions communes de vie avec leurs deux enfants. Seb, l’adolescent qui cherche ses marques est interprété avec véracité par Rhys Stone alors que Katie Proctor apporte une fraîcheur à son personnage de Lisa Jane, la petite rousse futée qui aide son père de multiples manières et dont la simplicité d’un témoignage troublera plus tard la quiétude de cette famille unie. Le titre du film prend alors son sens plus personnel. Les quatre sont désolés d’avoir raté d’autres occasions de vraiment se parler.

Il est à espérer que cet autre long métrage mémorable du cinéaste, auteur de The Gamekeeper / Le garde-chasse, Kes, Carla’s Song / Les confidences de Carla, coproduit par plusieurs entreprises européennes dont celle des frères Dardenne, permettra d’éveiller d’autres intelligences et consciences sur les effets dévastateurs de certains pans de cette nouvelle économie dite de partage.

 

La cinématographie de Robbie Ryan (Marriage Story / Récit d’un mariage) accentue le travail de docu-fiction de l’ensemble par sa lumière naturaliste et sa caméra au plus près des gens mais les accompagnant subtilement. Elle donne ainsi aux acteurs, pour la plupart des non-professionnels, la possibilité de tirer leur épingle du jeu dans des épisodes qui rajoutent à la complexité du pénible parcours de Ricky, le protagoniste qui trouve en Kris Hitchen un acteur au vécu en partie similaire. Les confrontations du chef de dépôt Maloney avec plusieurs de ses employés sont aussi bonifiées par la stature et la force de persuasion de Ross Brewster, par ailleurs policier dans son emploi habituel.

La Cour de Cassation, organe judiciaire suprême en France, vient de déclarer qu’un franchisé Uber est un employé effectif de la compagnie. Il est à espérer que cet autre long métrage mémorable du cinéaste, auteur de The Gamekeeper / Le garde-chasse, Kes, Carla’s Song / Les confidences de Carla, coproduit par plusieurs entreprises européennes dont celle des frères Dardenne, permettra d’éveiller d’autres intelligences et consciences sur les effets dévastateurs de certains pans de cette nouvelle économie dite de partage.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE

Réalisation
Ken Loach

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
Grande-Bretagne / France

Belgique

Année : 2019 – Durée : 1 h 42 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

Désolé de vous avoir manqué

Dist. @
TVA Films

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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