PRÉAMBULE* En raison de la date de publication de cet article, certains films pourraient ne plus être à l’affiche. Si le cœur et l’esprit vous en disent, veuillez consulter les différentes chaînes pour savoir si quelques-uns repassent. Le titre entre parenthèses [ ] a été ajouté par le rédacteur en chef. La rédaction
L’année dernière, les Québécois pouvaient voir sur grand écran le film Unplanned1, un film anti-avortement, anti-choix et anti-femme. Voici le résumé et l’avis de Mediafilm : « – Après avoir œuvré pendant huit ans dans un organisme dédié au contrôle des naissances, une femme est témoin d’un événement qui la fait passer dans le camp des pro-vie. – Film de propagande fascisant. Scénario d’une rare démagogie. Mise en scène grossièrement manipulatrice. Interprétation caricaturale. »2Suite
SUCCINCTEMENT Kartik aime Aman et veut l’épouser. Ils sont tous les deux gais. Les parents d’Aman font tout pour corriger cette situation. Mais Kartik n’a pas dit son dernier mot.
CRITIQUE. [ Sphères LGBT ]
texte Élie Castiel
★★★½
Premier long métrage de fiction de Hitesh Kewalya après le sujet court Rythmatics (2010), Shubh Mangal Zyada Saavdhan (en anglais : Be Extra Careful of Marriage) annonce un nouveau virage dans l’industrie bollywoodienne : la thématique LGBT. Jusqu’à présent, fortement sclérosée dans une dynamique hétérosexuelle exacerbée, la mouvance cinématographique indienne n’échappe pas à la règle du Prince charmant/Belle romantique, pourtant le plus souvent éloignée de la réalité et des enjeux sociaux d’aujourd’hui.
Petite mais courageuse révolution.
Enfin… un film ouvertement gai à Bollywood
La classe moyenne en Inde est maintenant plus imposante et ses représentants plus éduqués et ouverts au monde et aux choses de la vie. Si le thème de l’homosexualité a quand même été évoqué dans le cinéma grand public hindi, force est de souligner que c’est en grande partie sous la bannière de la caricature et/ou de l’extrême prudence. Un film comme Fashion (2008), de Madhur Bhandarkar, fait état d’exception à la règle. Mais là encore, le récit se passait dans le milieu de la mode. A-t’on besoin de plus d’explications?
Happy Ending! Et pourquoi pas. Le contraire et le film n’aurait servi à rien.
Nouveau départ avec Shubh Mangal Zyada Saavdhan, proposition d’autant plus risquée que le film bénéficie d’un scénario très bien écrit, sans équivoques, allant droit au but, n’esquivant aucune question sur le thème, évitant le moralisme encombrant et plus que tout, jetant les balises d’une nouvelle société, tolérante, ouverte aux diversités sexuelles.
Le plus grand mérite de Kewalya est d’avoir utilisé les codes chers et essentiels à Bollywood (flirt romantique, chants, chorégraphies, moments mélodramatiques… ), mais ici dans une réalité homosexuelle qui a du mal à s’imposer et, plus que tout, lutte. Les comédiens (tous remarquables) sont connus de l’industrie et du grand public, particulièrement dans le cas d’Ayushmann Khurrana, jouissant depuis de nombreuses années d’une grande popularité. Dans Shubh… , il vit sa sexualité au grand jour et se permet même quelques séquences d’anthologie, notamment lorsqu’il entame tout haut que l’homophobie est une maladie qui, pour l’instant, n’a pas de cure.
Happy Ending! Et pourquoi pas. Le contraire et le film n’aurait servi à rien.
À noter néanmoins que dans les sites cinématographiques d’ici, les films dits « ethniques » ne sont pas identifiés comme des Primeurs (ou à peine, avec très peu d’informations), alors que souvent, de grands réalisateurs signent et méritent une attention. Ce fut le cas il y a quelque temps avec le grand Sanjay Leela Bhansali. À bon entendeur, salut!
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation Hitesh Kewalya
Genre(s) Comédie
Origine(s) Inde
Année : 2020 – Durée : 2 h 23 min
Langue(s) V.o. : hindi; s.-t.a. Be Extra Careful of Marriage