Rimbaud rusalème
ou le Nombre décrypté

RECENSION.
[ Essai-Poésie ]

★★★★

texte
Élie Castiel

   En français, sans doute, double contrainte. Dans l’ouvrage en question, l’Homme, dans le sens large du terme, aurait perdu son appétit du spirituel dans le monde contemporain. Auteur abordant différents genres, Michel Arouimi ne cache pas son admiration pour Rimbaud, jusqu’à lui consacrer un ouvrage fort rigoureux sur certains de ses poèmes, et plus spécifiquement sur l’analogie entre certains d’entre eux et l’univers du Sacré, le Nouveau Testament prenant précédence sur l’Ancien.Suite

Cinés Méditerranée

 RECENSION.
Cinéma ]

★★★ ½

texte
Pierre Pageau

Autrefois… les cinémas

    Le livre de Stephan Zaubitzer (SZ, pour la suite) se consacre à des salles de cinéma d’Afrique du Nord, soit ces pays qui côtoient la Méditerranée : Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte et le Liban. À noter que le livre est bilingue : français et arabe; arabe puisque c’est la langue principale des pays visités. Principalement composé de photographies, toutes excellentes, l’album de SZ montrent principalement des salles de cinéma qui n’existent plus; il fait donc, littéralement, un travail d’archéologie. Ces salles glorieuses à leur époque, comme les palaces dans notre pays. Cet ouvrage prend le relais, d’une certaine façon, d’un premier livre de SZ, CinéMaroc (Éditions de l’œil, 2015), consacré uniquement aux salles de cinéma de ce pays et par défaut, donnant plus d’informations sur le travail accompli par SZ.

Le grand intérêt, et la faiblesse, de Cinés Méditerranée est de constater qu’il ne contient pratiquement que des photos; elles sont en couleurs et sur papier glacé on veut bien, mais nous aurions souhaité un peu plus de détails sur les salles en question.  En quelle année ont-elles été construites? Quand ont-elles fermé? ; Combien de sièges contenait chacune d’elles? Quels genres de films y étaient projetés?

On a cru bon d’ajouter un court texte d’Alain Bergala, au titre un peu grandiose, L’Odyssée Cinémas, écrit faisant office de présentation à l’ensemble des photos. Bergala, à son tour, fera référence à la notion classique du punctum, de Roland Barthes. Mais l’intérêt véritable de ce texte c’est de pointer du doigt vers des exemples précis de photos, et de certaines de leurs caractéristiques bien spécifiques. Comme pointer l’intérieur du Palace de Sousse (Tunisie) pour constater qu’il n’y a qu’un seul siège d’une couleur différente (pour une classe sociale différente?).

Cairo Palace (Le Caire)

Ou, pour nous amener à mieux remarquer la façade du cinéma El Ouancharis d’Alger qui possède une cartouche qui se réfère explicitement à la présence colonisatrice des Italiens (ceux de l’ère fasciste).  Avec ce dernier exemple on peut aussi ouvrir la problématique salles de ce continent pour constater que c’est sous des dominations colonisatrices (de France, de 1896 à 1959 principalement) que ces vestiges du cinéma ont été construites. Le livre propose aussi ses propres commentaires sur les salles; généralement l’équivalent d’un petit paragraphe pour nous éclairer sur la nature de la salle de cinéma qui est illustrée. Plusieurs de ces courts commentaires sont néanmoins fort utiles, comme par exemple celui qui se réfère au cinéma Dome City Center de Beyrouth (Liban) : il est situé en plein centre-ville, près de la Place des Martyrs, une conception de l’ingénieur Georges Tabet; la guerre civile a interrompu sa construction mais les murs conservent les traces des balles des combattants.Suite

Ma vie en lo-fi

Simon Labelle.
Crédit : Gracieuseté de l’auteur.

RECENSION.
[ Bande dessinée ]

★★★★

texte
Pierre Pageau

   Voilà bien un livre original. Bien court, 70 pages. Ma vie en lo-fi est en fait un ouvrage de bande dessinée. Il faut rappeler que Simon Labelle n’en est pas ici à une première œuvre. On lui doit, par exemple, Le suicide de la déesse, en 2010, qui se mérite le prix Bédélys Québec. La première qualité d’un dessinateur, bédéiste, c’est bien de savoir dessiner. Il doit savoir à la fois suggérer et demeurer réaliste. Ici, en utilisant uniquement le noir et blanc, et le gris, il réussit admirablement bien.Suite

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