José Navas – Aves

Critique.
| DANSE |

texte
Élie Castiel

★★★ ½

Une détermination sans bornes, une prise de conscience aussi, ne niant pas que la pandémie est là, présente, quotidienne. Trouver une alternative pour conserver, malgré tout, le don essentiel et vital de la danse : la motivation. Pour Lucie Boissinot, directrice artistique et des études de l’EDCM (École de danse contemporaine de Montréal), pas question d’arrêter. Pour l’ensemble des danseurs, un  défi. Une urgence, une nécessité à poursuivre un chemin tracé, faire face aux intempéries du moment en se fiant à la créativité de José Navas. Faut-il vraiment le présenter?

Les contrastes du geste répété

@ Maxime Côté

La chorégraphie, Aves (« oiseaux » en français) est un choix parfait pour la circonstance. Bien que le commun des mortels ne saisissent pas complètement, à travers la danse, le propos du créateur, comme c’est d’ailleurs le plus souvent le cas dans les ballets, force est de souligner que les masques portés renvoient directement au « concept mythologique du Phénix » et à sa volonté innée de reparaître pour mieux se réinventer. Les danseurs et les danseuses portent des masques créés pour la circonstance. D’un rouge écarlate, plus proche de la vie que du néant. Ou blanc, comme pour la sensibilité, la transparence et l’accessibilité. Belle trouvaille qui rejoint directement la notion de créativité plus qu’un quelconque moyen de se protéger face à la pandémie. Pour Aves, cette particularité devient un élément clé, au diapason du thème traité.

Et puis, des sons d’oiseaux tropicaux comme choix acoustique et non pas musical; mais à l’oreille des danseurs, assez de motivation pour gérer le mouvement, pour le circonscrire dans l’espace scénique d’une des salles de Tangente, ce nouvel espace voué à l’art de la chorégraphie.

Le spectateur analyse, dissèque, réfléchit, mais dès que le boléro se fait (ré)entendre, on cède au spectacle. Qu’importe si des effets chorégraphiques sont différents ou pas. Chaque danseur apporte son lot de créativité. L’art de la danse confirme ainsi son incontournable essentialité et sa particularité individuelle.

@ Maxime Côté

Entre les sons de la forêt vierge tropicale et le Ravel, une voix qui ressemble à celle de Nina Simone, une chanson aux airs de jazz, sensuelle, aussi fragile qu’infatigable, donnant au moment toute sa subtilité, son essence – dommage que cette pièce musicale ne soit pas indiquée dans le programme de la soirée.

Les danseurs de la Distribution B (voir Fiche artistique) tentent de répéter les gestes et les mouvements de la distribution précédente. Le spectateur analyse, dissèque, réfléchit, mais dès que le boléro se fait (ré)entendre, on cède au spectacle. Qu’importe si des effets chorégraphiques sont différents ou pas. Chaque danseur apporte son lot de créativité. L’art de la danse confirme ainsi son incontournable essentialité et sa particularité individuelle.

FICHE ARTISTIQUE PARTIELLE
Chorégraphie
José Navas

Répétitrice
Anne Le Beau

Musique

Alex Smith
Maurice Ravel

Éclairages
Stéphane Ménigot

Costumes
Éve-Lyne Dallaire

Noémie Paquette

Interprètes
Distribution A
André Abat-Roy, Meihan Carrier-Brisson

Aliénor Chamoux, Chanel Cheiban
Maéva Cochin, Clémence Dinard
Mara Dupas, Anna Duverne
Rony Joaquin Figueroa, Carlos-Alexis Mendoza
 Isabelle Sue Pilette, Jérôme Zerges

Distribution B
Nolwenn Duhaut , Aurélie-Ann Figaro

Débora Huynh, Nûr Khatir
Marianne Lataillade, Nils Levazeux
Marianne Murphy, Valentine Rousseau
Jérôme Tremblay-Lanthier, Zoé Uliana

Durée totale
1 h 30 min
[ incluant entracte entre A & B ]

Représentations
En ligne

[ Voir ici ]
 Jusqu’au 15 décembre 2020

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]