Kajillionaire

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 25 septembre 2020

SUCCINCTEMENT
Theresa et Robert ont passé 26 ans à former leur fille unique, Old Dolio, à escroquer, arnaquer et voler. Au cours d’un cambriolage conçu à la hâte, ils proposent à une jolie inconnue ingénue, Melanie, de les rejoindre.

Critique.

Texte. 
Élie Castiel

★★★ ½

Ils fraudent, pour le plaisir, pour se venger de la société, pour la sensation que cela procure, pour toutes sortes de raison, comme celle aussi de ne jamais travailler et dépendre des autres. Et qu’importe pour Miranda July, l’une des réalisatrices indie les plus douées du cinéma américain post-moderne.

L’altérité rigide des apparences

Car originale, différente de ses consœurs, imaginant des scénarios qui dépassent autant la logique que l’entendement. Des individus perdus dans une petite embarcation à la dérive, sans morale, vivant au jour le jour, des bohèmes urbains, errant dans la grande cité des Anges. Entre pique-assiettes et arnaqueurs invétérés. Un couple avec une fille de 26 ans qui se comporte de façon  qu’on n’a jamais vu auparavant. D’où la performance extraordinaire d’Evan Rachel Wood, constamment angoissée, comme sa mère (la rarissime Debra Winger dans un rôle surprenant, un peu vieillie pour la circonstance) d’ailleurs, qui l’ignore, et son paternel (toujours efficace Richard Jenkins) qui de temps en temps lui adresse (à peine) un petit geste timide d’attention. Un trio qui panique à la moindre secousse dans une ville de Los Angeles sujette aux tremblements de terre épisodiques, sans fracas et sans que personne n’y prête attention.

Fable sur l’Amérique en péril d’éthique et de morale, Kajillionaire se démarque par sa mise en scène déconstruite, brisant parfois le rythme de la continuité, optant pour des séquences où l’irréel côtoie  le sourire gras aux lèvres une réalité altérée, imaginée.

Et puis une autre personne, Melanie, qui viendra les rejoindre dans leurs entourloupes, et qui va vite s’apercevoir de… brillamment incarné par Gina Rodriguez, sorte de répit à ce trio infernal.

Fable sur l’Amérique en péril d’éthique et de morale, Kajillionaire se démarque par sa mise en scène déconstruite, brisant parfois le rythme de la continuité, optant pour des séquences où l’irréel côtoie  le sourire gras aux lèvres une réalité altérée, imaginée.

Et des corps désincarnés car atteints d’un manque de conscience, d’honnêteté et de bon sens commun. Sauf dans le cas de Melanie/Gonzalez, celle qui apporte une chaleur nécessaire à un film, certes austère, mais d’une brillante adéquation salvatrice.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Miranda July

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
États-Unis

Année : 2020 – Durée : 1 h 45 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Kajillionaire

Dist. @
Universal Pictures Canada

Classement
TOUS publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]