Geographies of Solitude
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 16 décembre 2022
Portrait de la vie à l’Île de Sable.
Une
île
comme
mondeSuite
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 16 décembre 2022
Une
île
comme
mondeSuite
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 25 novembre 2022
SUCCINCTEMENT.
Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.
L’âne
mélancolique
qui
regardait
les
Hommes
mal
se
comporter
Le FILM
de la semaine.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Élie Castiel
Octogénaire, mais toujours empreint d’une farouche énergie, communicante, Jerzy Skolimowski (est-ce essentiel de rappeler ses films qui ont vraiment compter?) poursuit son parcours cinématographique et cette fois-ci, à 84 ans, jonglant avec le médium, oscillant entre le drame fictionnel et l’expérimental revendicateur.
Angles d’approches propices à sa mise en scène où les silences prennent une allure particulière, les paroles sont isolées, les phrases prononcées courtes, sans trop d’explications. Seules comptent les intentions, celles des individus, essentiellement les hommes, plus que les femmes, parfois vaguant à leurs occupations sans se soucier du reste. Dans d’autres occasions, plus fréquentes, assumant leur agressivité légendaire, leur maltraitance des animaux, leur fanatisme, par exemple, face à match de foot où, par défaut, il faut un perdant et qu’on a recours à l’excès pour calmer ses ardeurs.
D’où la caméra amoureusement aventureuse ou, au contraire, inquiétante et survoltée de Michal Dymek – Supernova, 2019, de Bartosz Kruhlik. Et puis EO, l’âne en question qui, suite à sa libération d’un cirque en raison des revendications et protestations de militants pour la cause animale, se retrouve seul, errant d’un endroit à l’autre d’une Europe en perdition.
L’originalité du film réside dans son regard, à hauteur d’équidé, cherchant constamment à situer le plan dans des réalités parallèles. Les lumières changent constamment, du rouge éclatant (sang) aux bruns sombres d’une terre parfois inhospitalière.
Et si EO était en quelque sorte le bilan d’une œuvre cinématographique conquise par l’étude de l’âme humaine? Nous sommes en mesure de supposer que le cinéaste a encore beaucoup de choses à dire, que son odyssée-cinéma n’a pas encore atteint sa conclusion. Et c’est tant mieux ainsi. EO est un film moderne, prenant des risques énormes avec sa construction intentionnellement biscornue, jouant avec les formes, les cadres, les plans qui passent d’une limpidité étonnante à d’autres du domaine quasi de l’indicible.
Peux-ton expliquer la présence d’Isabelle Huppert dû au fait que le film est un clin d’œil au classique Au hasard Balthazar, de Robert bresson? Toujours est-il que sa présence, comme le reste des individus montrés, est passagère. Hommage à la star du cinéma français? Proposition amicale?
EO, l’âne en question, personnage principal qui conserve tout au long de cet étrange parcours, une neutralité face aux évènements, aux agissement de celles et ceux qui l’entourent. Ses yeux affichent une mélancolie prenante, attachante, déchirante pour l’âme.
EO, pourra-t’il finalement retrouver Cassandre, sa maîtresse, la vedette du cirque qui ne l’a jamais oublié? Le plan final est sec, sans compromis, féroce, brutal. C’est ainsi que sont parfois faits les films qui comptent.
Dans le même temps, c’est aussi le regard du réalisateur, celui qui, à travers ses films, a parcouru l’histoire des sociétés et qui, dans ce film, préfère que les spectateurs tirent leurs propres conclusions.
L’espace vital que suggère Skolimowski est fait d’amoncellements de ferrailles, d’animaux de pâture pas toujours élevés naturellement ou encore des images saisissantes que nous vous laissons le soin de découvrir.
EO, pourra-t’il finalement retrouver Cassandre, sa maîtresse, la vedette du cirque qui ne l’a jamais oublié? Le plan final est sec, sans compromis, féroce, brutal. C’est ainsi que sont parfois faits les films qui comptent.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jerzy Skolimowski
Scénario
Ewa Piaskowska
Jerzy Skolimowski
Direction photo
Michal Dymek
Montage
Agnieszka Glinska
Musique
Pawel Mykietyn
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Pologne
Italie
Année : 2021 – Durée : 1 h 28 min
Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. ou s.-t.f.
Hi-Han
Dist. [Contact] @
Enchanté Films
[ FilmsWeLike ]
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
[ Cinémathèque québécoise ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
P R I M E U R
[ En Salle ]
Sortie
Vendredi 15 juillet 2022
SUCCINCTEMENT.
Il a créé une des chansons les plus mythiques de l’histoire. À la fin des années 60, Leonard Cohen signe, comme Bob Dylan, chez Columbia, et devient une légende.. Une inoubliable balade à travers la chanson qui a marqué nos vies.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Élie Castiel
Car c’est bien de cela qu’il s’agit dans Hallelujah…
Après son départ, même bien avant, le cinéma avait enregistré les mérites du Juif le plus célèbre de Montréal. Pour ses chansons, ses prises de position politiques bien ancrées même si exprimées entre les lignes. Mais surtout parce que dans ses paroles, une profonde remise en question de son identité, de ses racines, un homme aux ambitions artistiques pris entre les engrenages d’une tradition millénaire, épris de liberté, et pourtant, secrètement atteint par le côté sublime de cet héritage. En fait, une grand partie des airs de Cohen ne sont que le reflet de l’âme juive, consciente et torturée, présente et dans le même temps clairvoyante dans son errance éternel. Oui, un peuple enfin, revenue aux sources originales, mais un grand prix à payer parce qu’il divise, obtempère une certaine opinion politique, quel que soit le parti pris de l’autre.
Une nouvelle chanson au début des 80 ; elle émeut tout le monde, nonobstant la condition sociale, homme ou femme, orientation sexuelle (Rufus Wainwright l’adule à sa façon, inimitable). Hallelujah, un pari sans pari qui devient phénomène mondial jusqu’à aujourd’hui.
Bien simple : Hallelujah est de ces chansons qui réconcilient, assemblent l’Humanité vers sa course à la raison et comme dans les airs de Cohen, le sensuel a toujours un place privilégiée, appelle au rapprochement des corps.
« Dance Me
to the End of Love »
Le duo Daniel Geller et Dayna Goldfine ont eu la main heureuse grâce aux magnifiques documents d’archives qu’ils ont pu avoir. Un panoplie de correspondances dans divers formats, sans compter les brèves séquences filmées qui montrent l’artiste dans une forme de béatitude contrôlée.
Cohen est un obsédé même si l’Homme affiche une certaine flegme qui n’est après tout qu’égalité d’humeur face aux déconvenues de la vie.
Cohen est là, mis à nu dans ce portrait qui, intentionnellement, fragilise le côté icône pour privilégier le « guy next door » montréalais ; on n’a qu’à voir l’entrée de sa maison, quelque part dans un Montréal populaire.
Et les Femmes, celles qui ont compté (dans tous les sens du verbe) dans sa vie. Non pas collectionneur, mais amoureux de leur pouvoir de persuasion, de leur fausse fragilité, de leur emprise sur l’Homme. Des femmes d’autres époques. Constamment, sur ce chapitre, on se demande qu’elle serait l’approche de Cohen sur les mouvements sociaux à la #MeToo, essentiel, certes, mais qui mélange parfois les paramètres.
Des femmes comme la politique Adrienne Clarkson, la portraitiste Dominique Issermann ou encore la chanteuse Judy Collins. Chacune dans son regard d’autrefois, un œil de désir envers le chanteur, bien que gardant ses distances avec un résistance combative.
Leonard Cohen, non pas un « homme à femmes », mais plutôt un « homme avec ses femmes », parce qu’elles, gardant malgré tout leur identité première, poursuivant leurs carrières respectives.
Et les Hommes. Les producteurs comme ceux qui profitent pour engraisser les coffres, ou ceux, au contraire (et pourtant délaissés injustement par Cohen) qui ne jurent que par la création, la jubilation d’enregister une chanson qui deviendra un ‘hit’, le tout montrant jusqu’à quel point les rapports peuvent parfois, pour ne pas dire souvent, pervers entre la création et la production.
Et les autres artistes d’autres générations, comme le parti-trop-tôt Jeff Buckley qui réinvente cette chanson-culte. À sa façon, déferlant une vague de reprises à toutes les sauces.
L’extraordinaire mise en scène du duo Daniel Geller et Dayna Goldfine, grâce aussi au montage hallucinant de la seconde, arrive à inventer une nouvelle forme documentaire, très proche de la fiction biographique. Surtout que le ‘vrai’ Leonard Cohen est de presque tous les plans. Lumineux.
Jusqu’à la fin de son parcours, alors que le chanteur, arrivé à l’aube de ses 70 ans, fait un retour époustouflant alors qu’on sait vraiment qu’il s’agit bien d’un « chant de cygne ».
Un voyage sensoriel, sexy, multiforme, d’une débordante sensualité, triste, joyeux, nostalgique, mélancolique. Une randonnée aussi dans l’identitaire, remise en question de la foi juive, vue ici plus proche de la spiritualité que du rituel.
L’extraordinaire mise en scène du duo Daniel Geller et Dayna Goldfine, grâce aussi au montage hallucinant de la seconde, arrive à inventer une nouvelle forme documentaire, très proche de la fiction biographique. Surtout que le ‘vrai’ Leonard Cohen est de presque tous les plans. Lumineux.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Daniel Geller
Dayna Goldfine
Scénario
Daniel Geller
Dayna Goldfine
Direction photo
Daniel Geller
Montage
Dayna Goldfine
Musique
John Lissauer
Genre(s)
Documentaire biographique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 1 h 55 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Hallelujah : Leonard Cohen, un voyage, un hymne
Hallelujah : Les mots de Leonard Cohen
Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]