Raphael Revealed

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 05 mars 2021

SUCCINCTEMENT
Visite guidée d’une exposition majeure sur Raphaël (1483-1520).

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc chaput

Docte périple artistique

L’accès aux grandes expositions internationales d’art est plutôt réservé aux personnes de la région et à ceux qui l’inscrivent dans le cadre d’un voyage. C’est pourquoi le réalisateur et producteur britannique Phil Grabsky a eu l’idée, il y a une dizaine d’années, d’offrir en salle et plus tard à la télévision ou en ligne une version cinématographique de l’expérience appelée Exhibition on Screen qui connaît un beau succès. La pandémie et le confinement ont d’ailleurs amené des musées à offrir plus de visites guidées en ligne de leurs collections, signe que la formule peut être renouvelée.

Raphaël Sanzio est considéré à juste titre comme un des artistes géants de la Renaissance italienne avec Léonard de Vinci et Michel-Ange. Le cinq-centième anniversaire de sa mort jeune, le vendredi saint 1520, offrait donc au système muséal de son pays de mettre sur pied une immense exposition dans les Écuries du Quirinal sises en face du palais présidentiel italien. La caméra de Grabsky et de ses collègues nous fait participer à l’installation de l’exposition et des spécialistes italiens et aussi britanniques, souvent filmés assis dans un décor enchâssant la beauté et leurs doctes savoirs, nous font admirer diverses œuvres de ce peintre et architecte. L’originalité du parcours muséal est bien décrite par Matteo Lafranconi commençant par une reproduction de son tombeau au Panthéon.

Autoportrait

Ce documentaire classique constitue donc un point d’entrée agréable à la découverte initiale d’une œuvre multiforme de ce surdoué, source inépuisable d’attraits toujours renouvelés par d’autres lectures ou visionnements.

Des visites dans sa ville natale d’Urbino et à Florence nous convient à admirer également les paysages et les architectures de ces villes d’Ombrie et de Toscane où le jeune Raphaël se forme et prend conscience de sa valeur au contact de nombreux peintres de son temps. Le cinéaste insère un extrait de son moyen métrage Nero’s Golden House sur le palais de Néron, ce qui lui permet d’établir un lien évident avec la Rome antique dont les États pontificaux veulent redevenir un équivalent moderne en ce début du XVIe siècle par la construction de la basilique Saint-Pierre et des immeubles du Vatican.

Il est toutefois étonnant que le fait que le pape Jules II, de son patronyme della Rovere, était le beau-frère de la noble Giovanna Felicita de Montefeltro, fille du duc d’Urbino, patron de Giovanni Santi, père de notre protagoniste, ne soit pas souligné comme indice que les qualités du peintre pouvaient avoir été signalées aux instances vaticanes bien avant son appel à venir travailler à Rome. L’apport de Raphaël à la défense du patrimoine dans cette époque déjà où les ruines pouvaient être dénigrées permet à cet aperçu de la vie de cet artiste béni des dieux de compléter son parcours circulaire. Ce documentaire classique constitue donc un point d’entrée agréable à la découverte initiale d’une œuvre multiforme de ce surdoué, source inépuisable d’attraits toujours renouvelés par d’autres lectures ou visionnements.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation : Phil Grabsky

Scénario
Phil Grabsky
Philip Rance

Images
David Bickerstaff

Phil Grabsky
Hugh Hood

Montage : Clive Mattock

Musique : Asa Bennett

Genre(s) : Documentaire d’art

Origine(s) : Grande-Bretagne

Année : 2020 – Durée : 1 h 32 min

Langue(s)
V.o. : anglais, italien ; s.-t.a.
Raphael Revealed

Dist.[ Contact ] @
[ Seventh Art Productions ]

Classement (suggéré)
Tous publics

Diffusion
[ En ligne ] @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]