La cordonnière

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 mars 2023

SUCCINCTEMENT.
Évocation de la vie de Victoire Du Sault, instigatrice de la fortune de la famille Dufresne et donc de la renommée de la municipalité de Maisonneuve.

CRITIQUE.

★★★

 

Un cheminement incertain

texte
Luc CHAPUT

Une jeune femme offre à la vente dans un établissement de son village une paire de chaussures de sa confection.

Le château Dufresne, près du Jardin Botanique, a permis de garder dans la mémoire montréalaise le nom de cette famille. Remontant dans le dernier tiers du 19e siècle, le scénario de Sylvain Guy décrit la vie d’un village près du fleuve St-Laurent; Victoire, alors âgée 17 ans, y apparaît comme une adolescente déterminée plus intéressée à travailler le cuir qu’à continuer ses études dans un couvent. Une série de rencontres avec les familles du voisinage dont une plus riche l’amène à connaître d’autres émois et à prouver au fil du temps sa dextérité et son savoir-faire dans cet artisanat alors réservé historiquement aux hommes.

Un mariage d’amour ou de raison?

L’adaptation de la série de romans éponymes de Pauline Gill accumule des scènes pour la plupart courtes dans lesquelles des conflits familiaux de diverses natures voient le jour. La structure du scénario faite d’allers-retours entre les souvenirs d’une Victoire vieillissante et les choix compliqués de la même dans sa prime jeunesse est assez bien différenciée par les choix de luminosité et de cadrage.

Toutefois la mise en scène de François Bouvier garde un côté théâtral qui réduit l’émotion inhérente à certains épisodes. Même des scènes d’action comme l’incendie de l’étable ou les chevaux prenant le mors aux dents manquent de fébrilité.

Ce long métrage aurait pu avoir, dans sa dernière partie, une section animée d’images montrant ce que la volonté de cette pionnière oubliée ainsi que sa famille ont apporté à ce quartier de l’est de la métropole.

Élise Guilbault, en Victoire âgée si altière dans sa confession à son fils, apparaît comme un pendant éminemment plausible à Rose-Marie Perreault dont l’interprétation vif-argent sous-tend toute cette chronique. Pierre-Yves Cardinal et Nicolas Fontaine lui sont des partenaires de jeu efficaces.

Il manque toutefois à ce film le supplément d’âme qui irriguait La Bolduc du même cinéaste. Ce long métrage aurait pu avoir, dans sa dernière partie, une section animée d’images montrant ce que la volonté de cette pionnière oubliée ainsi que sa famille ont apporté à ce quartier de l’est de la métropole.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
François Bouvier

Scénario
Sylvain Guy; d’après la série
de romans de Pauline Gill
Direction photo
François Dutil

Montage
Michel Arcand
Yvan Thibodeau
Musique
Benoît Charest

François Bouvier.
Une envie de poursuivre le métier.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2022 – Durée : 1 h 44 min
Langue(s)
V.o. : français, s.-t.a.

 Victoire

Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Caramel Films ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Riceboy Sleeps

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 mars 2023

SUCCINCTEMENT.
Le quotidien d’une mère célibataire coréenne et de son fils adolescent vivant en tant qu’immigrants au Canada dans les années 1990.

 

COUP de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★ ½

texte
Élie CASTIEL

 

« En tant qu’homme, tu n’as le droit de pleurer que trois fois dans ta vie; lorsque tu nais, quand ton père meurt et quand ta mère meurt. Autrement, tous diront que tu es faible… » C’est ce que So-young dit à son fils, Dong-hyun lors d’un échange.

Les

tourments

de

l’âme

En 2011, un court, Two x 4, suivi de Daughter (2019), sorte de rite de passage vers le long métrage. Avec Riceboy Sleeps, la maturité atteinte, certaine, affranchie, assumant les responsabilités propres à la mise en scène. Un vrai cinéaste canadien se révèle au grand jour. Il a pour nom Anthony Shim. Une sorte de révolution dans le cinéma du pays, les réalisateurs sans doute trop préoccupés par la mainmise du cinéma québécois. D’une certaine façon, on peut les comprendre.

Il n’est pas curieux que Shim parle de ses origines. D’où cette voix off qui débute le film comme s’il fallait se confesser au public. Quelque chose comme il était une fois en Corée du Sud, une femme, un homme, un enfant, le décès de l’homme. Le départ pour le Canada de la mère, maintenant monoparentale.

Et une fiction en partie autobiographique qui, du plan de la réalisation, ne cesse de bifurquer son regard vers le souvenir, la mémoire, certes, les impératifs d’une vie d’enfant sans figure paternelle.

Un échange mère-fils ponctué de charge émotionnelle.

Et puis les début dans un nouveau pays. Au primaire, les élèves pas toujours accueillants. Le jeune Dong-hyun (sensible et brillant Dohyun Noel Hwang) doit constamment se battre malgré son âge. Côté-mère, au travail, dans une usine, un fossé culturel amoindri par quelques employées issues du même pays. Une chance pour So-young (excellente Choi Seung-yoon, au jeu tout en délicatesse, battante lorsqu’il le faut).

Intentionnellement, de par la musique intelligemment choisie de Andrew Yong Hoon Lee et l’image poétique et bien sentie de Christopher Lew, le film subsiste par son tempérament, son lyrisme. Surtout et avant tout par l’émotion, ces dernières années notion devenue presque « taboue » dans un certain cinéma d’auteur. Aucun compromis avec les qu’en-dira-t-on ou autres accusations de vacuité de la part de Shim.

Au contraire, Anthony Shim endosse sa démarche; sa proposition bien que tenant sur un fil sensible, prêt à se détacher à tout moment, participe de ce jeu de correspondances qui vise à rapprocher les personnages, à place la mise en scène dans un état de rêverie, entre le réalisme social et le drame onirique. Les plans, autant austères que splendides, naviguent dans des couleurs opposées, selon les circonstances.

Tout se complète dans la mise en scène, magique, brillamment orchestrée, lyrique. Qui des deux l’emportera aux prix Écrans canadiens, son film ou celui de Clement Virgo, Brother ?

Trois parties, chacune proférant ses propres attributs. Devenu adolescent, Dong-hyun (cette fois-ci, versatile et vulnérable Ethan Hwang) navigue dans divers univers parallèles : au collège et chez lui. Et puis le voyage en Corée avant que… là où la mère et le fils atteignent finalement une filiation exemplaire, accomplie. Dong-hyun se rase les cheveux, courts, bien courts, comme s’il se débarrassait de son passé, prêt à entamer un futur placide malgré les circonstances. Ce sont les choses de la vie. Les fossés entre la mère et le fils ont disparu.

Avec Riceboy Sleeps, sans doute l’un des meilleurs films canadiens des dernières années, Anthony Shim s’avère un jeune cinéaste de la relève (et de la diversité – qu’il rejette sans doute) remarquable, d’une sensibilité contagieuse, jouant avec l’émotion tout en évitant le mélodrame larmoyant.

Tout se complète dans la mise en scène, magique, brillamment orchestrée, lyrique. Qui des deux l’emportera aux prix Écrans canadiens, son film ou celui de Clement Virgo, Brother ?

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Anthony Shim

Scénario
Anthony Shim
Direction photo
Christopher Lew

Montage
Anthony Shim
Musique
Andrew Yong Hoon Lee

Anthony Shim.
Une question d’appartenance.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada

Année : 2022 – Durée : 1 h 57 min
Langue(s)
V.o. : anglais, coréen; s.-t.a.

Laiseuboi seullibseu

Dist. [ Contact ] @
FunFilm
[ Wazabi Films ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Boston Strangler

SUCCINCTEMENT.
Au début des années 60, un série de meurtres de femmes met en émoi la communauté de Boston.

 

CRITIQUE
[ En ligne. ]

★★★ ½

texte
Luc Chaput

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un

ancien

cas

célèbre

Une journaliste arrive à un immeuble pour interviewer un des locataires. Invitée à l’intérieur, elle quitte quelques instants plus tard, inconfortable devant l’aspect sinistre des lieux.Suite

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