Novembre

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 07 octobre 2022

SUCCINCTEMENT.
Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les cinq jours d’enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.

CRITIQUE.

★ ★ ★

texte
Luc Chaput

Les

baskets

orange

Des policiers interviewent dans les couloirs et les
chambres d’un hôpital des victimes de l’attentat
du 13 novembre. Au moins deux se rappellent
qu’un des assaillants portait des baskets orange
ce qui était incongru dans le contexte.

Après une séquence enlevée à Athènes, le film de Cédric Jimenez se poursuit par une soirée normale à Paris; des policiers sont dans des bureaux et leurs collègues regardent la retransmission d’une partie de foot France-Allemagne. Tout à coup, tous les téléphones se mettent à sonner. Le drame multiple dont l’ampleur est difficile à saisir surgit.

Des équipes de divers services commencent à travailler et des individualités sont ainsi mises de l’avant, représentant dans une belle diversité leurs collègues dans d’autres administrations. Le passage des officines du ministère de l’intérieur à la cellule de crise des plus hautes sphères de l’État s’accomplit naturellement par les liens professionnels entre Héloïse et Fred, chef de la Sous-direction anti-terroriste

Quelques très brèves secondes de réflexion avant d’agir.

La surveillance des réseaux sociaux, l’écoute téléphonique, le reconstitution de fiches et la filature à plusieurs de certains suspects se déroule dans des séquences alternées qui prennent chacune leur propre rythme. Des initiatives personnelles sont prises. L’urgence est palpable dans les gros plans des visages, les quasi-engueulades et les moments de répit où des témoignages s’incrustent dans les cœurs et les esprits et dans l’épuisement qui guette dans cette infernale course-poursuite de cinq jours.

La caméra est le plus souvent è l’épaule pour accompagner l’action. Des plans en plongée prises de drones permettent une vue d’ensemble mais fragmentée de certains moments. Deux diatribes par deux suspects d’idéologie totalement opposée sont encaissées par les interrogateurs qui continuent de ferrailler verbalement avec eux.

Avec toute son équipe technique et artistique dont le scénariste Olivier Demangel, Cédric Jimenez a réussi à rendre palpable l’ombre et la lumière de ces jours terribles.

L’interrogatoire de Samia donne tout son sens aux innombrables témoignages des anonymes qui ont permis de faire avancer cahin-caha cette chasse à l’homme. Lyna Khoudri et ses deux collègues acteurs y mettent ensemble un supplément d’humanité dans cet endroit clos.

Le film se termine (mille pardons pour le spoiler) dans une opération policière de grande envergure dont les erreurs d’applications ont été reconnues après coup. Avec toute son équipe technique et artistique dont le scénariste Olivier Demangel, Cédric Jimenez a réussi à rendre palpable l’ombre et la lumière de ces jours terribles.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Cédric Jimenez

Scénario
Olivier Demangel

Direction photo
Nicolas Loir

Montage
Laure Gardette

Musique
Guillaume Roussel

Cédric Jimenez, cinéaste.
Un rapport responsable à l’actualité.

Genre(s)
Suspense

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : français

Novembre

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Storied Life of A.J. Fikry

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 07 octobre 2022

SUCCINCTEMENT.
L’histoire d’un libraire veuf qui n’attend plus rien de la vie, ni même d’une édition ultra rare des poèmes d’Edgar Poe. Un mystérieux paquet va transformer sa vie.

CRITIQUE.

★ ★ ★

texte
Élie Castiel

Savoir

Lire

entre

les

lignes

Une petite mais grande surprise. Un film qu’on n’attendait pas et qui est programmé, comme ça, à l’improviste. Une île paradisiaque de Cape Cod, une petite ville côtière où rien ne se passe et où la seule librairie du coin est gérée par un certain A.J. Fikry, comme on peut le constater, d’origine indienne, mais fervent adepte de littérature anglophone spécialisée, chose peu commune de nos jours.

Une représentante d’une maison d’édition lui rendra visite pour proposer un livre à sa petite entreprise à unique employé. Et puis, un policier (jeu tendre et senti de David Arquette, peu vu ces derniers temps). Celui-ci doit enquêter sur le vol d’un recueil de poèmes d’Edgar Alan Poe qui se trouvait néanmoins dans la maison qu’occupe Fikry, seul, depuis le décès de sa femme.

Aucune complication dans cette comédie plus dramatique que comique sur la pérennité de la lecture, mais surtout des livres, produits culturels de plus en plus en perdition depuis les nouvelles formes de consultation. Esprit d’une époque qui disparaît de plus en plus « à grands » feux, même si…

 Une mélancolie qui exprime le temps qui passe.

La mise en scène de Hans Canosa (Conversations with Other Women / Conversation(s) avec une femme, 2005) opte pour le regard attendrissant posé sur les personnages, sur leur vulnérabilité. Les séquences se suivent et montrent des situations qui pourraient paraître banales, non dépourvues cependant d’une humanité, absente des écrans par les temps qui courent.

Si les personnages traversent des crises, n’empêche que les émotions qu’ils et elles exercent sur les spectateurs n’en demeurent pas moins bercées par cet attachement à l’autre qu’on retrouve dans les petits coins du pays.

Un film chaleureux, doux, lumineux, même si construit en demies teintes, entre le soleil resplendissant des jours heureux pleins de petites promesses et les couleurs automnales qu’exige la mélancolie.

Si Arquette, comme nous l’avons mentionné, affiche un registre différent que dans ses précédentes productions, l’Indien Kunal Nayyar, installé aux États-Unis en 1999, construit son personnage d’individu dépressif et accablé par l’absence de sa femme avec un instinct proche de la survie. Jusqu’au jour où…

Un film chaleureux, doux, lumineux, même si construit en demies teintes, entre le soleil resplendissant des jours heureux pleins de petites promesses et les couleurs automnales qu’exige la mélancolie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hans Canosa

Scénario
Gabriel Zevin,
d’après son propre roman

Direction photo
Alex Vendler

Montage
Jason Nicholson

Musique
Jeff Eden Fair

Starr Parodi

Hans Canosa, réalisateur.
Filmer la métamorphose du vide.

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 45 min

Langue(s)
V.o. : anglais

The Storied Life of A.J. Fikry

Dist. [ Contact ] @
Maison 4tiers
[ Vertical Entertainment ]

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Un autre monde

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 07 octobre 2022

SUCCINCTEMENT.
Un cadre d’entreprise, sa femme, sa famille, au moment où les choix professionnels de l’un font basculer la vie de tous. Philippe Lemesle et sa femme se séparent, un amour abimé par la pression du travail.

CRITIQUE.

★ ★ ★

texte
Pascal Grenier

C’est

la

crise

Avec Un autre monde, Stéphane Brizé
conclut sa
trilogie sur le milieu/marché
du travail. Une trilogie
entamée en 2015
avec
La loi du marché qui
abordait le
problème du chômage et des enjeux liés

à l’emploi. Trois ans plus tard, il
continue sa réflexion
avec En guerre,
sur le milieu ouvrier et le
syndicalisme
dans son film le plus radical à ce jour.

Dans son tout dernier film, le plus Loachien des cinéastes français se penche cette fois-ci du côté patronal avec cette conclusion sur la véritable crise à laquelle est confrontée le dur milieu de la compétition pour une multinationale internationale.

Trois films, trois approches différentes et trois points de vue qui, au final, se rejoignent dans la fatalité et sa vision sombre du milieu abordé. Mais ce qui ressort de cette trilogie démontre qu’à l’ère actuelle où nous vivons, la crise qui sévit depuis plusieurs années et la vision pessimiste qui est dépeinte rejoignent tous les niveaux hiérarchiques : que ce soit le simple ouvrier, les gens à la tête du syndicat et leurs luttes ou des dirigeants d’une entreprise qui doivent composer avec la pression externe et les injonctions demandées et imposées de sa direction.

Un autre monde clôt cette trilogie avec lucidité et cette rhétorique, parce que précise et éloquente, l’emporte sur l’émotion.

Avec ce nouveau drame social, le réalisateur engagé retrouve Vincent Lindon, son acteur fétiche et alter ego dans son combat pour préserver une forme de dignité humaine. C’est la cinquième fois que Vincent incarne le rôle principal sur les neuf réalisations du cinéaste français né à Rennes. Ce dernier incarne à nouveau avec le brio qu’on lui connaît un homme qui tente d’échapper tant bien que mal à des situations hors de son contrôle.

 Une nouvelle ère qui n’échappe à personne.

Contrairement aux deux précédents films de cette trilogie, celui-ci s’avère beaucoup plus bavard. La caméra filme souvent en gros plans ou plans serrés les réactions des personnages ce qui dénote un parti pris empathique, mais qui au contraire crée une forme de distanciation.  Peut-être parce qu’on se sent moins sensible à la cause de ce cadre d’entreprise et que les difficultés professionnelles et sentimentales de son protagoniste manquent de mordant ou de sympathie. Ce personnage de Philippe étant beaucoup moins intéressant que ceux incarnés par Lindon dans les deux films ultérieurs, on a peine à se sentir investit dans ses déboires avec sa femme (efficace Sandrine Kiberlain) qui lui reproche d’avoir pollué leur vie de couple et son fils qui souffre de problèmes psychiques. En somme, Un autre monde clôt cette trilogie avec lucidité et cette rhétorique, parce que précise et éloquente, l’emporte sur l’émotion.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Stéphane Brizé

Scénario
Stéphane Brizé

Direction photo
Eric Dumont

Montage
Anne Klotz

Musique
Camille Rocailleux

Stéphane Brizé, cinéaste.
La  naissante psychologie de l’entreprise.

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
France

Année : 2020 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : français

Un autre monde

Dist. [ Contact ] @
Maison 4tiers

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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