The Tragedy of Macbeth

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Lundi 07 février 2022

SUCCINCTEMENT.
Un seigneur écossais est convaincu par un trio de sorcières qu’il deviendra le prochain roi d’Écosse. Son ambitieuse épouse le soutient dans ses plans de prise du pouvoir.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Il y a dans The Tragedy of Macbeth, une sorte de prédestinée annoncée par l’une ou peut-être les trois sorcières de l’écrit de Shakespeare. Comme si Joel Coen était tenu de signer l’adaptation cinématographique en solo. Comme un signe des Dieux.

   Il y a aussi dans The Tragedy of Macbeth, quelque chose qui évoque Orson Welles, sans doute Dreyer et pourquoi pas, sans regrets, Ingmar Bergman. Ce côté tragique empreint de la tragédie grecque antique et qui, mis en perspective, se transforme en art. Notamment lorsqu’il s’agit d’une relecture, d’une quasi-déconstruction du récit shakespearien où tout est permis, même le concept le plus élémentaire. Pour créer quelque chose de nouveau tout en maintenant un certain équilibre essentiel avec l’œuvre originale.

   Dès les premières images telles que véhiculées par Coen (encore une fois, seulement Joel), un rendez-vous avec la mise en scène théâtrale rendue cinématographique grâce aux exploits étourdissants du Français Bruno Delbonnel (entre plusieurs autres, Faust d’Alexandre Sokourov, en 2011) ; un dialogue effervescent avec les ombres et la lumière, avec ce clair-obscur où jaillissent les zones d’ombres, les contrastes avec celles claires qui, justement, font la tragédie.

La morale épurée du plan

Pour un symétrie irrévocable de la tragédie.

   La rédemption se trouve dans l’ultime geste que Coen présente à sa façon selon les codes du théâtre shakespearien. Le sang est présent, non pas suggéré comme dans la tradition grecque. Quelque chose qui a à voir avec les terres nordiques, comme l’Écosse médiévale dont il est question dans Macbeth.

   La transition entre les différents actes donne à cette proposition minimaliste un effet plutôt « miroir » qui opère magnifiquement bien, ne s’embarrassant guère de détails redondants ou très explicatifs. Joel Cohen a le sens inné de l’épuré, de l’ébauche accomplie où le sens demeure palpable malgré tout.

Et un plan final qui confirme que malgré sa théâtralité totalement assumée, le film de Joel Coen affirme également, impérieusement, sa plus fidèle allégeance cinématographique.

   Deux présences remarquables. Celle d’abord de Denzel Washington qui fait tous ses efforts pour rendre « son » Macbeth aussi puissant que crédible. Quelques trébuchements, certes, mais réussite en fin de parcours. Et celle par qui le scandale (plutôt le meurtre) arrive, Lady Macbeth, souverainement associée au corps d’une extraordinaire comédienne, Frances McDormand. Reine assoiffée de pouvoir, femme fatale, épouse amoureuse malgré tout. Et dans la peau de McDormand, une épiphanie tragique qui se concrétise dans la séquence magique de l’hypnose annonciatrice, une sorte de révélation.

   Et un plan final qui confirme que malgré sa théâtralité totalement assumée, le film de Joel Coen affirme également, impérieusement, sa plus fidèle allégeance cinématographique. Le plan n’est plus seulement une question de morale ; ici, il évite sournoisement les contours sinueux de l’ellipse. Visuellement impeccable.

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Joel Coen

Scénario
Joel Coen

D’après la pièce de Shakespeare

Direction photo
Bruno Delbonnel

Montage
Joel Coen

Lucian Johnston

Musique
Carter Burwell

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 45 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

La tragédie de Macbeth

Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma du Musée

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

A Hero

P R I M E U R
[ Numérique]
Sortie
Vendredi 21 janvier 2022

SUCCINCTEMENT.
En prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser, Rahim reçoit une permission de deux jours pour tenter de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Néanmoins, les choses ne se passent pas comme prévu.

CRITIQUE.

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

Des caractéristiques intrinsèques qui font l’originalité du cinéma iranien des quelques dernières décennies : le refus du silence, la prise en charge de la parole, une révolte qui grogne et s’exprime par les relations autant familiales que sociales. Et ces récentes années, l’implication de la femme pour parvenir à remédier les problèmes existentiels, souvent graves, en dépit d’un patriarcat étatique. En somme, le verbe émanant de la collectivité, du groupe, comme si le {dés)ordre social provoqué par les différents régimes prenait en charge les affaires de la justice.

Effectivement, geste politique, conscient ou inconscient pour cacher, malgré les apparences, les multiples dérives d’un pouvoir étatique pérenne géré par les fondements parfois iniques de la religion.Suite

Achoura

 

P R I M E U R
[ Numérique ]
Sortie
Mardi 14 décembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Quatre enfants jouent à se faire peur et se rendent dans une demeure condamnée, réputée maudite. L’un deux disparaît dans des circonstances mystérieuses. Les trois survivants refoulent le souvenir de ce qui a bien pu se passer, jusqu’à ce que Samir ne ressurgisse 25 ans plus tard. La bande recomposée va devoir se confronter à son passé.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Intentionnellement, nous ne parlons pas de l’intrigue. Notre résumé succinct est suffisant, vous permettant de découvrir vous-mêmes les arcanes, même compliquées, de l’intrigue.

   Effectivement, le court synopsis est une proposition exemplaire. Non seulement parce qu’il situe le cinéma marocain dans des sphères inexplorées, mais bien plus encore, l’ouvre à la modernité, le juxtaposant à celui occidental, ne faisant qu’un. Autrement dit, le folklore n’est plus une affaire intime à un peuple, mais ose s’aventurer dans des terrains parfois glissants, mais sans relâche, quitte à se casser la gueule. En vain, puisque Talal Selhami persiste et signe.

   Après un court sujet, Sinistra (2006), et un premier long, Mirages (2010) – peut-être Sarāb en arabe, le Français d’origine marocaine ouvre les voies vers un cinéma marocain de genre.Suite

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