En tête de ligne

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021

SUCCINCTEMENT
Portrait de l’homme d’affaires et philanthrope André Chagnon.

CRITIQUE.

texte
Luc Chaput

★★★

Regard sur une vie de bâtisseur

Un dirigeant d’une compagnie de câblodistribution décide de laisser le contrôle d’un grand territoire à son concurrent principal. Il établit son emprise dans d’autres régions avant d’encercler ledit territoire.

Les biographies d’hommes d’affaires côtoient à la télé surtout et plus rarement au cinéma celles d’artistes, d’écrivains et d’hommes politiques. À plus de quatre-vingt-dix ans, le multimillionnaire André Chagnon a droit maintenant à la sienne. À explorer un si long parcours de vie, les deux réalisatrices ont pu construire un portrait de l’évolution du Québec depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Par le biais d’entrevues avec des universitaires, la place de la télévision et des communications en général dans cette Révolution tranquille et la constitution d’un fleuron du Québec Inc forment ainsi les contrepoints à une biographie peu critique de ce visionnaire.Suite

Nulle trace

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021

SUCCINCTEMENT
Dans un monde postapocalyptique, au fil des évènements, une vieille dame retrouve inconsciente une jeune mère musulmane qu’elle a rencontrée quelques jours auparavant. Elles essaient de comprendre ce qui s’est vraiment passé.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Une lueur dans

                        des lieux fantomatiques

Un peu plus haut que le niveau des rails que l’on voit en avant, un tracé coupant l’horizon se déroule devant nos yeux. La séquence ressemble à ces moments du début du cinéma appelés phantom ride (voyage fantomatique) où la caméra placée sur le devant d’une locomotive ne semble pas avoir de caméraman responsable. Le point de vue est celui d‘une draisine, moyen de locomotion minimum par rapport à une locomotive et portant comme conductrice et passagère N que nous apprendrons à connaître.

Le paysage au bord d’un grand fleuve apparaît aussi différent mais là c’est fruit de moyens les plus modernes qu’emploie Simon Lavoie. Une lentille capte les ondes infrarouges et donne à ces paysages et à ces personnes un aspect étrange avec de multiples nuances de gris et de noir. Les arbres ont un aspect hivernal alors que, d’après les dialogues, nous sommes en automne. Le cinéaste, après un générique complet et l’intro en panoramique, présente des scènes suivantes dans un autre format plus carré puis alterne entre les deux. Ces diverses tensions techniques voulues manifestement par le réalisateur amènent le spectateur à l’intérieur de cette dystopie à deux personnages principaux féminins.

Le cinéaste, après un générique complet et l’intro en panoramique, présente des scènes suivantes dans un autre format plus carré puis alterne entre les deux. Ces diverses tensions techniques voulues manifestement par le réalisateur amènent le spectateur à l’intérieur de cette dystopie à deux personnages principaux féminins.

Une guerre civile a encore lieu. Des frontières plus ou moins étanches et délimitées se sont construites comme il n’y a pas si longtemps en Yougoslavie. N, la femme mature du début parcourt sur sa draisine le chemin de fer encore en état. On voit des convois également passés plutôt la nuit. Elle rencontre une jeune femme avec un bébé et les aide à passer un point de contrôle pour les mener à destination. Occupée à survivre et à transporter d’autres effets, N est une solitaire engoncée dans cet état. La cinématographie de Simran Dewan l’enveloppe dans de grands espaces tout en détaillant quelques-uns de ses travaux et de ses journées. Monique Gosselin, surtout actrice de théâtre, par sa masse et son accoutrement, assoit durablement son personnage avant que la nouvelle rencontre avec la jeune femme change la donne.

Une femme pieuse, guidée par sa foi.

Celle-ci, nommée au générique Awa (Ève) mais nullement dans les dialogues, est une femme pieuse, guidée par sa foi et dont les jours sont rythmés par ses pratiques religieuses. N, par ses nouvelles interactions obligées avec cette colocataire de quelques jours, s’ouvre alors un peu et le jeu de Gosselin en souligne les subtiles variations. Nathalie Doummar irradie une autre force par son jeu après une entrée en scène plus timide. Son interprétation de la berceuse de la fin en souligne l’éclat intemporel. Hier, dans son court Une chapelle blanche (2005), la spiritualité s’incarnait également dans des murs et la relation avec la nature prenait une grande place dans ses longs métrages en solo (Le Torrent). Ici, dans un environnement modifié par les actions humaines, la flamme ténue de la foi, de l’espoir dans des jours meilleurs, ballottée par les vents de l’histoire, continue d’irradier comme hier dans Andrei Roublev / Andrey Rublev (1966) d’Andrei Tarkovski.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Simon Lavoie

Scénario
Simon Lavoie

Direction photo
Simran Dawan

Montage
Mathieu Bouchard-Malo

Musique
Jean L’Appeau

Simon Lavoie

Genre(s)
Drame d’anticipation

Origine(s)
Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : multilingue  / s.-t.a. ; s.-t.f.

No Trace

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Corruption of Divine Providence

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 07 mai 2021

SUCCINCTEMENT
Dans un village manitobain, l’apparition de stigmates à une jeune fille provoque des remous.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Luc Chaput

Revenant d’une visite à un fermier, une femme aperçoit une plus vieille immobilisée par un piège dans un champ à l’extérieur du village. Elle lui porte secours mais d’autres appels viennent bousculer le reste de sa journée.

Le scénariste, réalisateur et producteur canadien de culture ojibwé Jeremy Torrie surcharge son récit dès le début de nombreuses autres considérations et en laisse plusieurs en plan. Ainsi l’inimitié entre Louis, un Métis propriétaire de bar, et certains des Amérindiens du coin amène celui-ci à refuser l’aide des shamans de la réserve voisine lorsque sa fille Jeanne se retrouve à l’hôpital portant des stigmates suite à une période de mort clinique. La nouvelle circule rapidement dans les médias officiels et sociaux et amène son lot de fidèles, de curieux et de marchands du temple dans ces lieux dont la direction photo d’Éric Cayla souligne les beautés.

Qui trop embrasse mal étreint

La plupart des autres interprètes, par leurs jeux disparates, ajoutent à la cacophonie ambiante et Ali Skovbye, dans le rôle de Jeanne, est trop évanescente dans son interprétation pour ancrer le tout.

Des salamandres commencent à pulluler sur les routes et dans les champs, venues d’on ne sait où, serait-ce une des plaies d’Égypte? Un être maléfique kidnappe ensuite la dite jeune fille. L’on découvre, dans le dossier de presse, que ce serait Saint François d’Assise revenu d‘entre les morts. Seule une peinture vue rapidement permet de faire le lien avec ce fondateur d’un ordre prêcheur voué à la pauvreté et à la charité auquel Roberto Rossellini consacra un de ses chefs d’œuvre Les Onze Fioretti de François d’Assise (Francesco, giullare di Dio).

Tantoo Cardinal (Loyalties / Double allégeance), en tant que guide spirituelle autochtone plus posée, rétablit pour un temps ce conte fantastique sur de meilleures bases avant que d’autres épisodes dont un multiconfessionnel dans une église nous portent vers une conclusion abracadabrante. La plupart des autres interprètes, par leurs jeux disparates, ajoutent à la cacophonie ambiante et Ali Skovbye, dans le rôle de Jeanne, est trop évanescente dans son interprétation pour ancrer le tout.

Un épisode multiconfessionnel dans une église nous porte vers une conclusion abracadabrante.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jeremy Torrie

Scénario
Jeremy Torrie

Direction photo
Eric Cayla

Montage
Orlee Bulum

Geoff Klein

Musique
Alain Savoie

Genre(s)
Drame occulte

Origine(s)
Canada

Année : 2020 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

La trahison de la providence divine

Dist. [ Contact ] @
Filmoption International

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Horreur ]

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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