Apples

P R I M E U R
[ En Salle ]
Sortie
Vendredi 1er juillet 2022

SUCCINCTEMENT.
Au milieu d’une pandémie mondiale qui provoque une amnésie soudaine, Aris, un homme d’âge moyen, se retrouve inscrit dans un programme de rétablissement conçu pour aider les patients non réclamés à se construire une nouvelle identité.

CRITIQUE.

★★★★ 

texte
Élie Castiel

Apparences

dystopiques

Nonobstant la pandémie ou sans doute grâce à la période de confinements incessants qu’elle a créés, de nombreux cinéastes ont eu l’occasion de réfléchir sur le futur des images en mouvement, voyant en cette expression artistique un moyen de renouer avec sa symbolique, ses contours métaphoriques et plus que tout, permettre à l’auditoire de confronter ses propres réflexions sur les questions d’ordre existentiel. Alors que dans la vie de tous les jours, c’est souvent le contraire qui est arrivé.

Il n’est donc pas surprenant que dans Apples, titre aux résonnances bibliques, la symbolique prend une signification de malheur inversé; récit ou plutôt anti-récit ayant lieu lors d’une épidémie (peut-être endémie) où une forme d’amnésie frappe une partie (choisie) de la population.

Aris (totalement intégré Aris Servetalis) devient le « sujet » de prédilection du Grec Christos Nikou, assistant de Yorgos Lanthimos (Canine / Kinódontas, 2009, et autres trouvailles cinématographiques). Mêmes principes de déconstruction de la mise en scène traditionnelle, goût identique pour le caractère sacré du sublime intellectualisé, mais jamais de ton moral.

La tête, c’est pour réfléchir ou du moins, essayer.

Le premier long métrage du Nikou, après son court sujet Km (2012) est un avant tout un essai sur la notion de  faire un film plutôt que de le réaliser. Figure de style contemporaine montrant plutôt que racontant le récit de quelques Athéniens atteints d’une sorte d’amnésie venus d’on ne sait où, un virus qu’on n’arrive pas à identifier. Mais des autorités sanitaires ont trouvé le moyen de les ramener à une certaine normalité. En particulier dans le cas de Aris.

Par le truchement formel de cette ode minimaliste autant par sa durée que par les limites de la représentation, ce premier film, d’une rare beauté plastique, réunit tout ce que le cinéma grec de la post-modernité peut offrir.

Le plan prend ici une signification particulière dans la mesure où il interroge autant les situations que le personnage lui-même. Entre récit et attention à l’esthétique du cadre, nous demeurons attentifs au travail du directeur photo Bartosz Swiniarski (plusieurs courts et productions télé), manipulant l’objectif avec une grâce et un souci du détail étonnants. Par le truchement formel de cette ode minimaliste autant par sa durée que par les limites de la représentation, ce premier film, d’une rare beauté plastique, réunit tout ce que le cinéma grec de la post-modernité peut offrir.

Le cinéma n’a d’autre choix que de se réinventer, même ou sans doute surtout lorsqu’il s’adresse parfois à un groupe restreint de spectateurs. Sur ce point, notre objectif n’est pas d’éreinter un certain cinéma grand public tout de même bien construit, mais simplement de remettre les pendules à l’heure, en ces temps nouveaux, un peu loin d’être synchronisées.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Christos Nikou

Scénario
Christos Nikou
Stavros Raptis

Direction photo
Bertosz Swiniarski

Montage
Giorgos Zafeiris

Musique
Alexandros Voulgaris

Christos Nikou.
L’objectif, un troisième œil omnipotent.

Genre(s)
Drame psychologique

Origine(s)
Grèce / Pologne

Australie / Slovénie

Année : 2020 – Durée : 1 h 30 min

Langue(s)
V.o. : grec, s.-t.a.

Míla

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]