Beautiful. The Carole King Musical
@ Segal

 

| ARTS DE 
LA SCÈNE |

CRITIQUE
[ Théâtre ]
Élie Castiel

★★★★

Des

chansons

pour

cultiver

l’esprit

Il y a eu, au Centre Segal, Edith Piaf, puis Joséphine Baker. Et maintenant une icône pop des années 60. Compositrice à la plume chevronnée, interprète. Des airs comme So Far Away, bien sûr, Will You Love Me Tomorrow. Époque, au cinéma, des Sandra Dee, Troy Donahue et autres consorts. Mais aussi, en chansons, celles des Neil Sedaka et autres avatars sensationnels, comme Little Eva et groupes afro-américains de l’heure.

Moins de vingt ans après la fin de la terrible Seconde Guerre mondiale. Les mœurs sont à l’insouciance, pour certains l’appât du gain et pour l’industrie du divertissement, un engouement pour les nouveaux tubes qui rapporteront. Beautiful: The Carole King Musical montre jusqu’à quel point la communauté juive des grandes villes américaines contribue à cet effort musical; mais plus que tout, se mêle au rêve américain, épouse les mœurs modernes, caressant voluptueusement autant leurs origines que celles de cette nouvelle Terre promise.

À bien observer, tout est là dans cette première pièce de la Saison-Segal 2023-2024. Une raison idéale pour oublier temporairement, ne serait que les deux heures et demie que dure le spectacle, ces conflits interminables, inquiétants et sans loi, qui déséquilibrent notre quotidien.

Darren Martens et Tess Berger.
Ça commence par une authetique complicité professionnelle et amoureuse
Crédit : @ Emelia Hellman

Le dépaysement, ça nous anime. Ici, une mise en scène impeccable de Kelly Thornton; des interprètes enthousiastes. Et quelque chose que la scène anglophone sait faire depuis toujours : l’intégration, au spectacle, de groupes diversifiés, car ceux-ci, il faut le souligner, possèdent un talent indiscutable.

Le tout est dominé par les chansons; ces tubes auxquels s’ajoutent des dialogues, pour la circonstance, qui n’ont pas beaucoup d’importance, mais attisent la curiosité des masses populaires de l’époque. On aime, on vit ensemble, on se marie, on a des enfants. Lui, s’entiche d’une nouvelle vedette de la chanson ou d’une femme du milieu. Ils se séparent et puis divorcent.

Le dépaysement, ça nous anime. Ici, une mise en scène impeccable de Kelly Thornton; des interprètes enthousiastes. Et quelque chose que la scène anglophone sait faire depuis toujours : l’intégration, au spectacle, de groupes diversifiés, car ceux-ci, il faut le souligner, possèdent un talent indiscutable.

La King s’ajuste admirablement à l’air du temps (costumes et coupe de cheveux compris). Elle n’a plus 16 ou 17 ans. Les choses ont changé et elle aussi.

Le public dans la salle jubile, bien entendu applaudit à chacune de ses interventions, d’elle ou des artistes de l’heure. Tess Benger est admirable de talent et de beauté. Elle sait aussi bien jouer les ingénues que les femmes de métier.

En fin de compte, j’irais jusqu’à dire que le Centre Segal n’a rien à envier à Broadway. La scène canadienne, comme depuis longtemps, la québécoise, affirme son identité de façon lumineuse.

Et puis, si vous êtes un fan de Carole King ou si vous tenez à la découvrir, un MUST.

FICHE ARTISTIQUE
Livret
Douglas McGrath
Mise en scène
Kelly Thornton

Mise en scène musicale
Floyd Ricketts

Chorégraphie
Jaz Sealey
Interprètes
Tess Berger, Darrn Martens, Laura Olafson

Mike Melino, Cory Wojcik, Ellen David
Rhea Rodych, Ruth Acheampong, Alan Randall
Lisa Bell, Louise Camilleri, Andre Anthony
David Okey-Azunnah, Dakota Jamal Wellman
Jeremy Carver-James, Chase Winnicky, Matthew Fletcher
Jonathan Patterson, Quinn Dolley (stanby)

Décors
Gillian Gallow
Costumes
Louise Bourret
Éclairages
Hugh Conacher

Durée
2 h 30 min
[ 1 entracte ]

Auditoire (suggéré)
Tout public

 

Diffusion & Billets @
Segal Centre
Jusqu’au 12 novembre  2023

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]