Carne y arena

ÉVÈNEMENT
[ Iñárritu ]
Sortie
Mercredi 17 mars 2021

SUCCINCTEMENT
Expérience virtuelle avec des réfugiés dans le désert.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Soudaine plongée dans le désert

À Montréal, dans le quartier Griffintown, à l’Arsenal, ancienne usine transformée en centre d’art, vient de débuter CARNE y ARENA, l’œuvre en réalité virtuelle du cinéaste mexicain Alejandro G. Iñárritu, auteur d’Amores Perros et The Revenant, appuyé par son collaborateur habituel le directeur photo Emmanuel Lubezki, présentée au festival de Cannes en 2017 et lauréate d’un Oscar spécial en 2018.

Le spectateur se rend tout d’abord, par un couloir peu éclairé, dans une salle à l’aspect froid, grise dans laquelle des chaussures éparses se trouvent et qui évoque quelque peu les congélateurs décrits plus tard. Il enlève ses souliers qu’il place dans un coffre. Par un autre couloir peu éclairé, il arrive dans une salle assez grande recouverte de sable (l’arena du titre). Il endosse, avec l’aide de préposés, le sac à dos nécessaire au support technique des écouteurs, des lunettes qui recouvrent ses yeux et du casque qui enserre ensuite sa tête. Une étendue désertique avec cactus se dévoile.

À travers un couloir peu éclairé.

Iñárritu et Lubezki, avec l’apport magistral technique d’ILMxLAB, ont ainsi pu produire ce court métrage prenant.

Des voix en espagnol attirent son regard ailleurs puis rapidement une lumière crue et des bruits d’hélicoptère annoncent l’arrivée de gardes-frontière dont les ordres secs fusent en espagnol et en anglais. Diverses avenues et issues s’ouvrent alors.

Remis de ses émotions, ayant rechaussé ses souliers dans une autre pièce, un couloir bordé de fenêtres-écrans est devant lui. Des réfugiés jeunes et vieux, hommes et femmes racontent leurs histoires pendant que les teintes de leurs portraits vidéos muent. Des plus grands panneaux permettent ensuite de mieux lire les inscriptions sur le cœur qui fait partie de l’affiche. Certains des réfugiés ont participé à la recréation de leurs équipées dans le désert filmés avec des logiciels de capture de mouvement.

Iñárritu et Lubezki, avec l’apport magistral technique d’ILMxLAB, ont ainsi pu produire ce court métrage prenant. Il s’inscrit dorénavant dans ces œuvres nécessaires sur les difficultueuses traversées de frontières à côté de Fuocoammare de Gianfranco Rosi et Destierros d’Hubert Caron-Guay.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alejandro G. Iñárritu

Scénario : Alejandro G. Iñárritu

Images : Emmanuel Lubezki

Montage : Richard B. Molina

Musique : Alva Nato

Appui technique majeur : ILMxLAB

Genre(s) : Documentaire immersif

Origine(s) : États-Unis

Année : 2017 – Durée : 20 min

Langue(s)
V.o. : anglais, espagnol; textes explicatifs en français

Dist. @
Centre Phi
https://carne-y-arena.com/fr

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

Représentations @
Arsenal Art Contemporain
2020 William
Montréal
Jusqu’au dimanche 20 juin 2021

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]