Paris au temps du postimpressionnisme : Signac et les indépendants
EXPOSITION
texte
Luc Chaput
Un homme, portant casquette de marin est assis à la barre de son petit voilier. C’est Paul Signac, héros de cette très belle exposition du MBAM (Musée des Beaux-Arts de Montréal) et qui ouvre avec trois mois de retard en raison de la pandémie. Ce portrait de Signac en action est dans la première salle et est l’œuvre de son confrère et ami belge Théo Van Rysselberghe. Ces deux personnages sont des éléments majeurs de deux groupes d’artistes, la Société des artistes indépendants pour Paul et les Vingt ou XX pour Théo. Signac et ses collègues français ont mis sur pied ce Salon des Indépendants pour contrer le conservatisme ambiant et en ôtant les jurys et les prix de faciliter la diffusion d’une peinture différente, laissant le soin au public et aux critiques d’apprécier l’œuvre à sa juste valeur, bien entendu soumise à l’aune du temps. C’est ainsi que le critique Félix Fénéon donna écho aux manifestations de ce mouvement qu’il appela néo-impressionnisme en 1886. Il le fit dans des articles voisins d’autres où il faisait découvrir Verlaine ou Proust et pour ce travail d’exploration, il eut droit des portraits par plusieurs de ces peintres dont Signac et Félix Vallotton.
De l’individu et du groupeSuite