Color Out of Space

PRIMEUR
Semaine 04
du Ven 24 au Jeu 30 jan 2020

SUCCINCTEMENT
Une météorite s’écrase près d’Arkham. Bientôt, les ténèbres s’emparent du lieu. La mort rôde et la folie règne. D’après la nouvelle d’H.P. Lovecraft.

CRITIQUE

Élie Castiel

★★★

Amok, folie meurtrière

Parmi les réalisateurs fétiches qu’on retrouve souvent à l’incontournable Fantasia, le sud-africain Richard Stanley (Hardware / 1990) ne rate pas une occasion pour que chaque nouvelle production ressorte de l’ordinaire. Gageure gagnée avec cette adaptation version actuelle d’un récit de science-fiction du légendaire H.P. Lovecraft, auteur imaginatif diablement adaptable au cinéma.

Le danger vient de l’espace et dans ce cas-ci, le sort est effroyablement jeté sur une gentille famille rurale dont la fille a un goût poussé pour la nécromancie ; nous l’apprenons au début, comme pour annoncer ce qui se passera par la suite.

Hémoglobine jubilatoire, monstres de l’au-delà aussi effrayants que jouissifs pour les amateurs des films de genre. Les corps subissent des transformations qui bénéficient « le gars des effets spéciaux ». Une véritable fête pour spectateurs de minuit des salles de quartier (s’il en reste).

Color Out of Space projette paradoxalement des couleurs pastel où les teintes de rose et de rouge dominent et donnent une fausse idée de Paradis. Stanley est conscient de sa condition de cinéaste provocateur. N’empêche qu’il assume sa fonction avec un humour confondant, permettant aux acteurs de s’auto-caricaturer jusqu’à outrance. Particulièrement dans le cas de Nicolas Cage, si maladroit, si gauche, si invraisemblable, qu’il nous semble en fin de compte bouleversant. Rien à voir avec ses rarissimes bonnes prestations comme, entre autres, l’illustre Mandy (2017), de Panos Cosmatos et sans doute, bien avant, aux yeux de certains, l’illustre et romantique Moonstruck / Éclair de lune (1987) de Norman Jewison.

Richard Stanley cravache avec un plaisir avoué le genre qu’il professe, avec aussi un appétit vorace où les références cinéphiliques s’emboîtent les unes dans les autres. Le spectacle est total et de cet univers imaginaire, une tristesse inexprimable nous fond l’âme en même temps que le plaisir croît.

Qu’importe, puisque Richard Stanley cravache avec un plaisir avoué le genre qu’il professe, avec aussi un appétit vorace où les références cinéphiliques s’emboîtent les unes dans les autres. Le spectacle est total et de cet univers imaginaire, une tristesse inexprimable nous fond l’âme en même temps que le plaisir croît.

On savoure ce film à condition de se laisser bercer par cette accumulation d’images d’horreur et de laisser notre esprit purement critique aux vestiaires. Et comment ne pas succomber à ce dernier plan dans le brouillard des profondeurs où on savoure avec amertume et culpabilité le commentaire sournois sur l’institution familiale.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 24 jan 2020

Réalisation
Richard Stanley

Genre(s)
Épouvante de science-fiction
Origine(s)
États-Unis
Année : 2019 – Durée : 1 h 50 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Color Out of Space

Dist. @
VVS

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Horreur / Violence ]

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]