Down by Law

 

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc]

★★★★

texte
Pascal Grenier

 

Au Cinéma du Parc ce weekend, on présente Down By Law dans le cadre du cycle Minuit au Parc. Une belle l’occasion de revoir (ou de découvrir) un des premiers films du plus poète des cinéastes indépendants américains contemporains

L’ami

italien

Tourné en 1986, ce troisième long métrage de celui qui a grandi dans L’Ohio, dépeint la naissance d’une amitié de trois détenus enfermés dans une même cellule et qui décident de s’évader d’une prison de Louisiane à travers les marécages de la Floride. Une des figures de proue, avec Spike Lee, du renouveau du cinéma indépendant américain dans les années 1980 et 1990, Jarmusch est le scénariste des  treize longs métrages de fiction à ce jour en plus d’être un musicien accompli.

Garder plus ou moins le sourire même si l’horizon est incertain.

Présenté en compétition à Cannes et doté d’un budget minuscule (à peine plus de 450 000 $), le cinéaste s’entoure du directeur photo attitré de Wim Wenders, Robby Müller, qui projette sa photo lumineuse en noir et blanc, créant ainsi un climat à la fois insolite et décalé . Car bien qu’une partie de l’action se déroule en prison et qu’on assiste éventuellement à une évasion, on est loin des clichés associés au film de prison que nous sommes habitués de voir.  Jarmusch s’intéresse à l’esprit de camaraderie qui s’opère entre ces trois personnages d’antihéros marginaux, évoquant par moments le cinéma de Cassavetes et celui de Mizoguchi pour son côté austère.

Down by Law n’est certes pas l’oeuvre la plus aboutie du réalisateur de Ghost Dog: The Way of the Samurai (Ghost Dog : La voie du samouraï ) et de Paterson, mais ce film imparfait s’inscrit parfaitement dans l’esprit de son auteur qui va continuer dans cette même veine lyrique tout au long de son parcours.

Malgré une certaine lenteur au départ, on se laisse bercer par cette mise en scène au style précis et où il se dégage une douce mélancolie à travers des réflexions sur tout et sur rien, souvent loufoques (le célèbre We All Scream-a for the Ice Cream-a) et livrées avec une profonde légèreté de l’être.

Et Jarmusch est à son mieux  lorsqu’il nous dépeint un quotidien décalé (presque sans récit) de personnages peu ordinaires qui vivent des moments qui vont chambouler leur destinée. Ici, c’est le personnage de cet italien hurluberlu qui s’exprime dans un anglais approximatif qui va redonner espoir à ce duo diamétralement opposé avec ce projet d’évasion.

Souvent irritant lorsqu’il se met en valeur et en scène, Benigni est ici irrésistible de tendresse, jovialité et de drôlerie alors que les musiciens John Lurie et Tom Waits s’acquittent tout aussi honorablement de personnages d’anticonformistes désabusés. Malgré une certaine lenteur au départ, on se laisse bercer par cette mise en scène au style précis et où il se dégage une douce mélancolie à travers des réflexions sur tout et sur rien, souvent loufoques (le célèbre We All Scream-a for the Ice Cream-a) et livrées avec une profonde légèreté de l’être.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jim Jarmusch

Genre
Comédie dramatique

Origine(s)
États-Unis

Année : 1986 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Down by Law

Diffusion @
Cinéma du Parc

 

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]