La fille au bracelet

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 14 août 2020

SUCCINCTEMENT
Lise a 18 ans, vit dans un quartier résidentiel sans histoire et vient d’avoir son bac. Mais depuis deux ans, elle porte un bracelet électronique car elle est accusée d’avoir assassiné sa meilleure amie.

CRITIQUE.

texte
Élie Castiel

★★★

Une intrigue simple, mais où une certaine adolescence est pointée du doigt, en même temps que les responsabilités des parents. Une adolescente est assassinée. Sa meilleure amie, qu’on accuse d’avoir perpétré le crime, sera finalement acquittée, laissant certains spectateurs sur leur faim. Mais que s’est-il vraiment passé ce soir-là ? C’est dans l’air du temps au cinéma, le qui et le pourquoi ne sont plus importants. Bon, si c’est comme ça !

Témoin à charge

La salle d’audience est un personnage en soi dans ce troisième long métrage de Stéphane Demoustier (frère d’Anaïs) après les inédits Terre battue (2014) et Allons enfants (2018). Épris de son sujet, il présente son adolescente, bientôt jeune femme, comme une personne froide, distanciée, voir même désagréable. Et soudain, une scène où elle montre qu’elle a une âme cachée, que ses sentiments sont intériorisés, que sa liberté a à voir avec un nouveau système de valeurs et de comportements propres aux nouveaux milléniaux. La démonstration pourtant réservée de son émoi est réfléchie, magnifiquement articulée.

Que se cache en-dedans de cette post-adolescente qui ne semble pas se soucier de quel sera le verdict du procès ? Bruno, le père (très bon Roschdy Zem) s’inquiète, mais n’agit pas particulièrement. Il attend. Céline, la mère (toujours convaincante Chiara Mastroianni) semble visiblement détachée. Elle n’assistera qu’ultimement au délibérations – dans un plan furtif, on constate le poids de son émotion, jusque-là, occultée. Et Lise, l’inculpée, dont la silhouette et le faciès inexpressifs cachent ce que d’autres expriment dans l’excès.

La mise en scène de Demoustier participe à cette incursion dans un monde particulier. Un espace où la frêle silhouette de Melissa Guers  apparaît, malgré sa froideur, comme une bouée de sauvetage. Nous faisant dos, elle avance vers la sortie de la cour d’audience, tout droit vers un ailleurs incertain.

Dans le rôle de l’avocat général, Anaïs Demoustier défend particulièrement bien un rôle atypique. Belle performance d’Annie Mercier (l’avocate de Lise) qui rappelle, par sa voix, la grande Simone Signoret.

Dans ce tribunal de Nantes, tout semble calme et pourtant le drame est omniprésent. La mise en scène de Demoustier participe à cette incursion dans un monde particulier. Un espace où la frêle silhouette de Melissa Guers  apparaît, malgré sa froideur, comme une bouée de sauvetage. Nous faisant dos, elle avance vers la sortie de la cour d’audience, tout droit vers un ailleurs incertain.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Stéphane Demoustier

Genre(s)
Drame judiciaire

Origine(s)
France

Belgique

Année : 2020 – Durée : 1 h 36 min

Langue(s)
V.o. : français

La fille au bracelet

Dist. @
A-Z Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]