La terre promise

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 16 février 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Danemark 1755, le capitaine Ludvig Kahlen part à la conquête d’une lande danoise réputée incultivable avec un objectif d’établir une colonie au nom du roi, en échange d’un titre royal. La mission s’avère pourtant périlleuse.

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★ ½

Moissons

d’automne

                 Onze ans après la consécration et le succès international de A Royal Affair (En kongelig affære), le danois Nikolaj Arcel revient en sol natal avec La terre promise, dont l’action se déroule à nouveau au 18e siècle, au Danemark. On est prêt à parier que le cinéaste a voulu qu’on lui pardonne sa mésaventure et son malheureux séjour à Hollywood (le désastreux The Two Towers, d’après Stephen King), car on le retrouve ici dans une forme superbe avec ce mélange de drame historique et de récit de vengeance. Écrit à nouveau en collaboration avec son comparse Anders Thomas Jensen (l’excellent Riders of Justice), le scénario bien ficelé porte une attention particulière aux détails émotionnels de ses personnages.

Une confrontation entre classes sociales.

On y suit le destin et le rêve acharné et utopique d’un capitaine idéaliste qui, dans le Jutland du Danemark en 1755, part à la conquête de cultiver et d’établir une colonie au nom du roi en échange d’un titre royal. Il est rapidement confronté à un seigneur et despote cruel de la région qui va chercher à mener à perte les ambitions de notre valeureux et entêté capitaine agricole.

Avec une habileté qui combine des éléments de drame intimiste, de fresque historique et d’éléments de cinéma de genre, Arcel excelle dans son savoir-faire et sa démonstration. Le cinéaste retrouve nulle autre que Mads Mikkelsen dans un rôle qui lui va comme un gant, cet homme entêté et idéaliste qui croit être le maître de sa destinée. Et ce dernier incarne avec un stoïcisme exemplaire, mais d’une grande force intérieure ce personnage à la fois mystérieux, complexe et ambigu.

Empreint d’images sobres et naturelles, le rythme lent est tout sauf écrasant. Et si l’arc narratif emprunte certaines avenues connues notamment lorsqu’on aborde le thème de la vengeance en second plan,  il n’en demeure pas moins que le résultat est d’une efficacité redoutable et que l’émotion est au rendez-vous.

Derrière les intentions de départ se cache un personnage d’une imprévisibilité constante et d’une volonté de fer dans sa lutte contre le reste du monde au fil des confrontations et des obstacles qui vont se dresser devant lui. On ressent et on perçoit sa douleur à travers ses yeux dans cette critique de la noblesse au sens large comme au figuré. D’ailleurs, le titre français et international est trompeur ou sans doute, ironique, car il s’agit bien ici de la dégénérescence des mœurs d’une société qui est au coeur de l’intrigue et de sa critique du concept du féodalisme.

Empreint d’images sobres et naturelles, le rythme lent est tout sauf écrasant. Et si l’arc narratif emprunte certaines avenues connues notamment lorsqu’on aborde le thème de la vengeance en second plan,  il n’en demeure pas moins que le résultat est d’une efficacité redoutable et que l’émotion est au rendez-vous.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Nikolaj Arcel

Scénario
Nikolaj Arcel
Anders Thomas Jenssen
Ida Jenssen
Direction photo
Rasmus Videbæk

Montage
Olivier Bugge Coutté
Musique
Dan Romer

Nikolaj Arcel

Genre(s)
Drame de mœurs
Origine(s)
Norvège / Danemark
Allemagne / Suède
Année : 2023 – Durée : 2 h 08 min
Langue(s)
V.o. : danois; s.-t.f. & s.-t.a.
The Promised Land
Bastarden

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cineplex

Cinémathèque québécoise

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]