Le doublage à la Cinémathèque québécoise

TRIBUNE LIBRE.

texte
Sylvio Le Blanc

Je suis allé voir mercredi (19 août 2020) à la Cinémathèque québécoise (CQ) le film de Mikhaïl Kalatozov, Quand passent les cigognes (Letiat jouravli (1957)1, Palme d’or à Cannes, que j’avais vu il y a longtemps au petit écran. Je m’attendais à voir la version sous-titrée en français, mais quelle ne fut ma surprise de constater qu’il s’agissait de la version doublée, dans laquelle l’actrice principale y est doublée par Nadine Alari2, une voix merveilleuse.

Longtemps, la CQ a abhorré le doublage (qui altérerait soi-disant l’intégrité artistique d’un film) et ainsi fait montre de son peu de considération à l’endroit des Québécois qui le préfèrent majoritairement au sous-titrage. La CQ comprend peut-être aujourd’hui que ce procédé, qui existe depuis les années 1930, fait partie intégrante de l’Histoire du cinéma.

Le directeur Marcel Jean a même peut-être lu : « Les plus réticents au principe même du doublage sont attendris de retrouver, dans les versions françaises de Laurel et Hardy, l’accent anglais caricatural qu’on leur a donné autrefois… »3

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Quand_passent_les_cigognes

  https://www.cinematheque.qc.ca/fr/programmation/projections?date=2020-08-19

2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Nadine_Alari

3 Dictionnaire du cinéma, Librairie Larousse, sous la direction de Jean Loup Passek,
  1986, p. 195. Article de Jean-Pierre Frouard sur le doublage.