Memory

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 19 janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Sylvia est assistante sociale. Elle mène une vie simple et bien réglée. Lors d’une réunion d’anciens élèves de son lycée, elle retrouve Saul, qui la suit chez elle après leur réunion. Cette rencontre surprise va les replonger dans leur passé et profondément les affecter.

CRITIQUE
Pascal Grenier

3

Une nuance

de pâle

plus blanche

Le cinéaste Mexicain Michel Franco (Sundown) est un des réalisateurs les plus en vogue de son pays en ce moment. Avec Memory, son troisième film tourné dans la langue de Shakespeare, il propose une exploration sur l’identité et les relations humaines avec ce drame psychologique doublé d’une romance naissante et fragile

Qui sommes-nous sans souvenirs? Cette réflexion est au coeur de ce drame qui ose aborder plusieurs sujets sensibles tels que la démence, les abus sexuels, l’alcoolisme et le contrôle parental. Il le fait avec beaucoup de retenue et le film refuse de tomber dans l’exploitation et le sensationnalisme. Il fait preuve d’empathie permettant au public d’être confronté à des vérités inconfortables sans se sentir manipulé. Il se montre particulièrement doué aussi pour sa direction d’acteurs alors que le duo formé de Jessica Chastain et Peter Skarsgård est tout simplement remarquable. Elle en assistante sociale au passé lourd qui va finir par venir en aide et à succomber à ce dernier qui souffre de troubles de mémoire et de démence. Deux exclus de la société pourchassés par le passé dans une recherche désespérée de l’amour au présent, pour bâtir sur leurs fragilités respectives.

Une complicité partagée.

Deux personnages dont l’une cherche à guérir les blessures d’une vie d’abus et l’autre atteint d’une pathologie qui rend le présent instable. Mais paradoxalement, le thème qui donne le titre au film est souvent laissé en arrière-plan et ça manque de transparence. Et l’on n’y croit pas réellement à cette histoire d’amour atypique qui a ses racines dans le passé et qui rarement atteint pleinement la fragilité intrinsèque autre qu’en empruntant le chemin de la rédemption.

L’absence de musique, des couleurs ternes et de longs plans fixes sont aussi des choix stylistiques qui ne s’harmonisent pas toujours avec le mélodrame qui se déroule sous nos yeux. C’est un brin dommage, car ce Memory avait tout le potentiel d’être un film mémorable.

Certes le film est touchant par moments, mais encore là, certains choix de mise en scène finissent par obtenir un effet contraire comme de filmer en plan large et immobile une scène-clé chargée d’émotions. L’absence de musique, des couleurs ternes et de longs plans fixes sont aussi des choix stylistiques qui ne s’harmonisent pas toujours avec le mélodrame qui se déroule sous nos yeux. C’est un brin dommage, car ce Memory avait tout le potentiel d’être un film mémorable.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Michel Franco

Scénario
Michel Franco
Direction photo
Yves Cape

Montage
Óscar Figueroa
Michel Franco
Musique
[ Judge Rudge ]

Michel Franco

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / Mexique
Année : 2023 – Durée : 1 h 43 min
Langue(s)
V.o. : anglais

Memory

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]