Minari

PRIMEUR
Sortie
vendredi 26 février 2021

SUCCINCTEMENT
Une famille américano-coréenne déménage dans une minuscule ferme de l’Arkansas, à la poursuite de leur propre rêve américain.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Une vielle dame explore avec son petit-fils les recoins forestiers de la propriété de son gendre et de sa fille. Elle y trouve un ruisseau et dit à ce dernier que cela sera parfait pour la plante qu’elle a apportée de son pays natal.

Cette ferme est située en Arkansas dans les années 1980 et constitue le lieu voulu par Jacob pour sortir de son emploi journalier de vérificateur de poussins dans une entreprise d’élevage de poules. L’aspect du lieu et sa distance de la ville la plus proche et de son nécessaire hôpital agresse Monica et cela est l’une des sources de discordes entre ces parents de deux jeunes enfants. David le benjamin semble être l’alter ego du réalisateur qui a transformé cet aspect autobiographique dans une chronique familiale se déroulant pendant environ une année.

Steven Yeun, acteur déjà célèbre pour la télésérie The Walking Dead, s’investit dans ce personnage si loin du riche Ben dans Burning (Beoning) de Lee Chang-dong. Au fil des événements, il en montre les failles, les joies et les peines dans le déroulement d’une quotidienneté malmenée par les écarts de température et autres vicissitudes. L’actrice sud-coréenne Han Ye-ri joue à armes égales avec Yeun, prenant sa place dans la direction commune des affaires familiales. C’est pourtant l’arrivée de la grand-mère qui apporte une note discordante et enjouée à cette famille dans laquelle la religion chrétienne a pris une grande place.

Prendre racine

Une quotidienneté malmenée par diverses vicissitudes

Youn Yuh-jung, l’interprète habituelle d’Im Sang Soo, ancre de manière plus charnelle ce rapport à la nature que Jacob entrevoyait techniquement comme porte de sortie. La mise en scène adroite de Cheung permet aux acteurs de s’épanouir dans un environnement différent. Le scénario amène organiquement des changements de tons entre gags risqués, échanges intergénérationnels et rencontres avec des personnages incongrus et attachants de la Bible Belt.

En mettant plus de la moitié des dialogues en coréen dans un long métrage se déroulant dans une région américaine souvent mal perçue, ce cinquième film du cinéaste s’inscrit naturellement dans la suite de deux films de Jan Troell, Les Émigrants (Utvandrarna) et Le nouveau monde (Nybyggarna), portant sur l’expérience de prendre racine ailleurs comme l’accomplit cette Oenanthe javanica qui est le nom scientifique de la plante qui donne son nom au film.

Le scénario amène organiquement des changements de tons entre gags risqués, échanges intergénérationnels et rencontres avec des personnages incongrus et attachants de la Bible Belt.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Lee Isaac Chung

Scénario
Lee Isaac Chung

Direction photo
Lachlan Milne

Montage
Harry Yoon

Musique
Emile Mosseri

Son
James Russell

Kent Sparling

Lee Isaac Chung en tournage > @ Joe Rushmore/A24 

Genre(s)
Chronique familiale

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 55 min

Langue(s)
V.o. : anglais, coréen ; s.-t.a.

Minari

Dist. @
Entract Films

Classement
En attente

En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]