Of an Age

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 février 2023

SUCCINCTEMENT.
Été 1999. Un danseur de salon serbe vit une romance inattendue et intense de 24 heures avec le frère aîné d’une amie.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Les

amours

passagères

 

Né en Macédoine du Nord, installé en Australie depuis son adolescence et ouvertement gai. Une quantité non négligeable de courts sujets remarqués et un premier long, d’horreur celui-ci, inédit ici, You Won’t Be Alone, très prisé par la « critique ».

Après un début qui chavire les modes de la communication – on ne comprend pas certaines phrases prononcées –  le gros plan domine  les deux personnages masculins de Of An Age; à l’intérieur d’une voiture, sorte de sanctuaire de toutes les émotions, mais qu’on devine, qu’on obtempère, comme si la séduction était un jeu de stratégies qui consiste à tout remettre aux lendemains.

C’est bel et bien ce qui se passe dans ce beau poème amoureux entre un adolescent serbe de 17 ans (qui semble bien plus âgé) et un australien, passablement plus vieux. Les mots qui veulent tout dire, les émois qu’on n’ose pas afficher, les choses qu’on préfère remettre à plus tard, si ça convient.

Tenter le rapprochement tout en sachant qu’il s’agit d’une bonne décision.

Vivre des amours passagères ou une véritable histoire d’amour? Même le plan final ne répond à cette question, préférant faire planer le doute, même si l’action nous amène dix ans plus tard, en 2009 et que les choses ont évolué.

Film LGBT? Éclosion d’une relation amoureuse entre hommes? Ce qui est certain, c’est que la longue séquence de la fin, celle du mariage d’un des personnages féminins, parfaitement mise en contexte(s), affirme jusqu’à quel point les rapports affectifs entre hommes peuvent être compliqués – la société s’attend  toujours au statu quo hétéronormatif qui limite les gestes et les émanations.

Certes, c’est d’un drame intime qu’il s’agit, à saveur autobiographique, d’où ces influences héritées d’un cinéma qui n’ose pas dire son nom. Et la deuxième partie, la plus aboutie, s’avère volontairement agressive, bousculant les conventions, prenant les deux principaux protagonistes en otage, pour les malmener face à une situation inextricable. Et pourtant!

Vivre des amours provisoires ou une véritable histoire d’amour? Même le plan final ne répond à cette question, préférant faire planer le doute, même si l’action nous amène dix ans plus tard, en 2009 et que les choses ont évolué.

Elias Anton (rôle de Kol), excellent, vouant son corps au service autant de la séduction que de la douleur de ne pas être. Et Thom Green (Adam), que l’impossibilité de ne pas voir son affection partagée, rend terriblement affligé.

Les deux interprètes, à  défaut de ne pas articuler par moments lorsqu’ils s’expriment – c’est ce qui se passe dans le cinéma actuel – particulièrement dans la première partie du film, soulèvent par la suite l’émotion et procurent l’affect par leurs gestes, leurs expressions du visage, des yeux qui expriment autant d’intentions que de tendresse inavouée. Ils s’expriment dans un langage clair, muni des ressources de la maturité conquise.

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Goran Stolevski

Scénario
Goran Stolevski
Direction photo
Matthew Chuang

Montage
Goran Stolevski
Musique
[ Pièces variées ]

Goran Stolevski.
Aborder l’amour homosexuel sous un autre angle.

Genre(s)
Drame sentimental

Origine(s)
Australie

Année : 2021 – Durée : 1 h 40 min
Langue(s)
V.o. : anglais, serbe; s.-t.a.

Of an Age

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]