The Iron Claw

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 22 décembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie.

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★ ½

Emprise

et

destins

tragiques

 

Après Martha Marcy May Marlene et The Nest, The Iron Claw, troisième long métrage de Sean Durkin, souligne le destin tragique d’une famille de lutteurs professionnels (la famille Von Erich) à travers le regard du fils aîné durant les années 1980 et 1990. Il ne faut pas être obligatoirement un admirateur de lutte pour apprécier les qualités de ce drame biographique. Bien entendu la lutte et ses dessous sont au centre de l’intrigue, mais ce sont les thèmes de la famille et de la fraternité qui constituent le nœud et la principale force de ce drame familial émouvant. Car au centre de The Iron Claw se trouve non pas cette discipline sportive elle-même, mais une famille qui a laissé un impact durable sur la lutte même si presque tout leur a été retiré au cours du processus.

Les amateurs de lutte sont bien au courant de la malédiction presque mythique qui s’est acharnée sur la famille Von Erich au fil du temps alors que le patriarche et lutteur professionnel Fritz Von Erich (campé avec aplomb par Holt McCallany) a vu cinq de ses six fils mourir (trois par suicide) sous ses yeux avant son décès à l’âge de 68 ans.

Quel que soit le prix, sortir victorieux.

Même s’il a pris quelques libertés narratives avec les événements réels (le dernier fils de la famille et également lutteur avant son suicide ne figure pas au scénario), le Canadien d’origine et grand fana de lutte depuis toujours pose un regard tendre et chaleureux sur cette famille nourris d’espoirs fragiles et de rêves brisés. C’est une famille dans laquelle  la solidarité inspirante des frères est tragiquement mise à l’épreuve par l’ambition et le devoir de réussite de leur père.

Dans Martha Marcy May Marlene, Durkin traitait déjà des questions de dépendance et d’abus de pouvoir à l’intérieur d’une secte. Ici, l’esprit militaire règne au sein de cette famille presque dépeinte comme une communauté sectaire marquée par une solidarité fraternelle qui sera ébranlée par le destin tragique qui s’acharne sur elle. Ce destin va frapper de plein fouet cette lignée et principalement le fils aîné et seul survivant de la famille dont la recette du bonheur pour lui était de simplement passer du bon temps avec ses frères.

Il ne s’agit pas ici du triomphe remporté sans relâche et contre vents et marées dont il est question, mais plutôt de la façon dont les garçons luttent contre les exigences de leur père et contre une série de terribles coups du sort, à tel point que le film en sort gagnant.

Avec son corps découpé aux couteaux et ses muscles ruisselants, Zac Efron domine une excellente distribution avec une prestation remplie de naïveté et de bonté. Il faut reconnaître qu’il a le physique de l’emploi et fait (presque) oublier les six pouces qui lui manquent dans le rôle d’Erich. En ne jouant nullement la carte de la nostalgie et avec une économie de moyens, ce drame biographique ne cherche pas à démystifier les personnages alors que le mythe du machisme transfigure les principes patriarcaux qui ont brisé les membres d’une famille à jamais. Le côté mélo fait bon ménage avec les sentiments, l’amitié, l’amour, la famille, la perte, la tristesse et de la douleur. Ce faisant, on contourne un peu les règles d’un drame sportif classique ainsi que les images toxiques de la masculinité dans la scène de la lutte.

Il ne s’agit pas ici du triomphe remporté sans relâche et contre vents et marées dont il est question, mais plutôt de la façon dont les garçons luttent contre les exigences de leur père et contre une série de terribles coups du sort, à tel point que le film en sort gagnant.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Sean Durkin

Scénario
Sean Durkin
Direction photo
Mátyás Erdély

Montage
Matthew Hannam
Musique
Richard Reed Parry

Sean Durkin

Genre
Drame sportif

Origines
États-Unis / Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 2 h 12 min
Langue
V.o. : anglais / Version française

La griffe de fer

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures / A24 ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]