Une affaire d’honneur

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 26janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Paris 1887. À cette époque, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice.

CRITIQUE
Élie Castiel

Orgueil

et

affrontement

★★★

D’aucuns ont surtout apprécié les scènes d’escrime, bien filmées par l’objectif de Lucie Baudinaud (beaucoup de courts, quelques longs), très persistante à capter les moments exigeants. Rien à dire à ce sujet.

Les mêmes sont restés presque de glace sur le scénario, à leurs yeux, qui ne raconte rien. Le signataire de ces lignes pense le contraire; les moments d’escrime, parfois redondants, ne lui ont semblé que bons; les duels au pistolet à l’ancienne pour laver un affront nous ont paru très réussis, maintenant une corrélation entre l’acte lui-même et les drames qui en résultent. Ces séquences bien filmées.

Et une histoire de féminisme un peu forcé qui se construit par intermittences, abandonnant à un certain moment le sujet principal, mêlant les cartes, mais pas pour autant atténuer l’intérêt du film.

Le premier geste et celui de l’accomplissement.

Vincent Perez, plus connu comme comédien, de plus en plus rare ces derniers temps, très présent dans le cinéma hexagonal des années 90, réalisateur sans rien de mémorable, sauf peut-être cette Affaire d’honneur, son plus achevé, où il se donne un rôle, plutôt ingrat.

Très bonne note pour Roschdy Zem, toujours impeccable, quel que soit le personnage qu’il campe. Étonnants Guillaume Gallienne et Damien Bonnard, manipulant habilement leurs protagonistes, selon les circonstances. Et Doria Tillier (remarqué dans La belle époque, 2019, de Nicolas Bedos), en féministe avant l’heure, conservant quand même une féminité assurée, en harmonie avec son époque.

Ajoutant la bonne gestion des images, un dialogue bien assaisonné et quelque chose qui rappelle ce bon vieux cinéma français grand public de qualité qui a tout de même fait époque.

Derrière tout cela, un souvenir de la défaite contre les Allemands de 1870, exutoire à ces duels pourtant interdits; Lacaze (Zem), par exemple, n’a jamais pu s’en remettre. Et puis dans l’inconscient collectif, donnant sept ans plus tard, l’Affaire Dreyfus, le Juif comme bouc-émissaire de tous les maux. Perez n’en parle pas directement, mais suscite inconsciemment chez le spectateur cet esprit de mise en contexte politico-social propre à l’esprit français.

Ajoutant la bonne gestion des images, un dialogue bien assaisonné et quelque chose qui rappelle ce bon vieux cinéma français grand public de qualité qui a tout de même fait époque.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Vincent Perez

Scénario
Vincent Perez, Karine Silla
Direction photo
Lucie Baudinaud

Montage
Sylvie Lager
Musique
Evgueni Galperine, Sacha Galperine

Vincent Perez

Genre(s)
Drame d’époque
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : français

Une affaire d’honneur

Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Gaumont ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]