Damascus Dreams

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 08 avril 2022

SUCCINCTEMENT.
Née à Montréal d’un père immigré syrien, la réalisatrice retrace la vie de ce dernier, tout en interrogeant des réfugiés ayant récemment fui la guerre civile à Damas.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Des témoignages bouleversants en forme de têtes parlantes d’hommes, de femmes et de jeunes que la cinéaste Émilie Serri filme avec, dans leur for intérieur, leurs doutes, la nécessité peut-être de ne pas tout dire, de préserver dans la mémoire des choses intimes. D’où cette gêne parfois à ne pas être en mesure de verbaliser un certain vécu.

Comme si après des années au Canada (au Québec), leur nouvelle vie permettait d’effacer l’ancienne. Oublier un pays encore volatile politiquement; continuer ici à bâtir un avenir « certain », tout en, sans nul doute, raconter aux nouvelles générations « ce qui a été ».

Premier documentaire de long métrage de Serri, Damascus Dreams (qu’on pourrait traduire simplement par « Rêves de Damas » mêle justement ses rêves d’un passé heureux oublié, transformé par les affres des nouvelles guerres, aux cauchemars récents. Vagues de migrants, situation intenable pour des milliers de déplacés.

Syrie…

leur

douleur

Vers l’ailleurs, en se permettant des plans à la Theo Angelopoulos.

On aurait voulu que la jeune cinéaste, du moins par les propos tenus, donc les questions posées, notamment aux adultes, auscultent davantage les soubresauts, les déséquilibres, les raisons qui ont eu comme conséquence une guerre fratricide atroce.

Comme tout individu de cette région du monde qui se respecte, la notion de nostalgie revient sans cesse dans les propos des intervenants. Le fait d’avoir vécu et perdu une meilleure existence, lointaine, demeure sans doute, pour tous les réfugiés du monde, un drame pérenne qui ne pourra jamais être oublié.

On aurait voulu que la jeune cinéaste, du moins par les propos tenus, donc les questions posées, notamment aux adultes, auscultent davantage les soubresauts, les déséquilibres, les raisons qui ont eu comme conséquence une guerre fratricide atroce.

Le choix d’Émile Serri s’est posé sur la forme. Un cadre discret où les quelques documents d’archives (ou de home movies) nous interpellent, caressent discrètement notre participation aux drames vécus et en fin de compte, nous soumet à une réflexion courageuse et nécessaire de notre propre confort.

En quelque sorte, une certaine forme de cinéma ne peut cesser d’être politisée. Du fait que des événements troublants traversent notre époque un peu partout à travers le monde, la contribution des cinéastes au discours politique ne peut être gardée sous silence. Émilie Serri l’a compris et le prouve à sa façon. Librement dénuée d’entraves.

Et pour nous étonner davantage, Serri nous propose des plans de neige, sans doute des hommages à Theo Angelopoulos.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Émilie Serri

Idée
Émilie Serri

Direction photo
Olivier Gossot

Montage
Omar Elhamy
Émilie Serri

Musique
[ Artistes arabes varié(es) ]

Émilie Serri
L’oeil intimement extérieur.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2021 – Durée : 1 h 24 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.f.
Damascus Dreams

Dist. [ Contact ] @
FunFilm

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Moderne

Avis : Non présenté quotidiennement ]
Cinéma Public

Avis : Non présenté quotidiennement ]
Cinémathèque québécoise
Avis : Non présenté quotidiennement]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]