Godland

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 24 mars 2023

SUCCINCTEMENT.
Un pasteur luthérien danois se rend en Islande pour construire une église.

CRITIQUE.

★ ★ ★ ½

 

Nature

de

la

langue

 

Le guide et chef de l’équipe aidant un pasteur marche précautionneusement dans la rivière en crue. Revenant, Ragnar déclare qu’il faudra attendre deux jours pour la traverser. Le prêtre décide qu’il faut le faire aujourd’hui.

texte
Luc Chaput

Jeune pasteur, Lucas est envoyé par sa hiérarchie en Islande. Son supérieur le met en garde à propos de ce lieu éloigné et très différent. L’Islande, en cette fin du 19e siècle, fait partie du royaume du Danemark mais ayant gardé une langue très vivante et ses institutions. On trouve un interprète pour Lucas et le voyage en voilier est l’occasion de souligner les différences de vocabulaire. De multiples vocables pour la pluie sont ainsi égrenés et Lucas prend en photo les membres de l’équipage.

Entre la nature et les éléments célestes.

Le format de l’écran reprend la forme quasi carrée aux coins ronds de ces photographies et le cinéaste s’est inspiré d’une série islandaise de ces clichés sur plaques de verre retrouvés pour construire la découverte d’un pays et de soi. La cinématographie de sa collaboratrice habituelle Maria von Hausswolff avec ses plongées, contre-plongées et ses représentations de la nature en rouge, vert ou gris installe les personnages dans un environnement qui est dangereusement splendide. Une amitié profonde se développe entre Lucas et l’interprète alors que Ragnar, le chef de la troupe, trouve que le pasteur ne sait vraiment pas mener son cheval.

Recréation d’une époque pourtant pas si éloignée de nous par plusieurs aspects, ce long métrage… dans lequel langue, foi et nature s’entortillent majestueusement dans des accents dreyériens, aurait mérité de faire partie de la compétition officielle cannoise.

Le cinéaste islandais Hlynur Pálmason met en valeur les qualités de ses interprètes le Danois Elliott Crosset Hove, protagoniste de son premier film Winter (Vinterbrødre) et le plus vieil Islandais  Ingvar Sigurðsson, vedette de son fameux A White, White Day (Hvítur, Hvítur Dagur), pour asseoir ce conflit de personnalités qui se distille lentement mais sûrement dans ces paysages grandioses. Une séquence montrant un volcan en éruption succédant à un épisode sur une mer de glace termine la première partie de ce western nordique.

La vie dans la petite communauté dans laquelle l’église est construite se déroule plus calmement. La présence de deux filles du maire du village a un effet sur la rigidité morale de Lucas. La luminosité de ces scènes est plus chaude et le réalisateur réussit naturellement un plan séquence de 360 degrés associant musique et plaisirs quotidiens. Cela évoquera pour certains la séquence de la danse devant l’église en construction dans l’ultime partie de My Darling Clementine de John Ford.

Recréation d’une époque pourtant pas si éloignée de nous par plusieurs aspects, ce long métrage, aux deux titres islandais Volaða land et danois Vanskabte Land, dans lequel langue, foi et nature s’entortillent majestueusement dans des accents dreyériens, aurait mérité de faire partie de la compétition officielle cannoise.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hlynur Pálmason

Scénario
Hlynur Pálmason
Direction photo
Maria von Hausswolff

Montage
Julius Krebs Damsbo
Musique
Alex Zhang Huntai

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Danemark / Islande
France / Suède
Année : 2022 – Durée : 2 h 24 min
Langue(s)
V.o. : danois; s.-t.a. ou s.-t.f.

Godland, une vie divine
Kankabste land
Volaða land

Dist. [ Contact ] @
Echanté Films
[ Snowglobe Films ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
 Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]