Sandy & Noah

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★

texte
Élie Castiel

Manifestes

d’un certain

surréalisme

contemporain

La question n’est pas de savoir si on adhère ou pas à la proposition. Dans le cas des « Scènes contemporaines », force est de souligner que la véritable mission des divers artistes est de se prononcer sur l’état du monde par le biais d’une déconstruction des divers modes de la représentation. Dans un sens, absence de narration, mise en scène se situant entre l’expérimentation et le caractère sublime de l’imaginaire, quitte à déranger, provoquer ou même désorienter.

Dans le cas de Sandy and Noah, le corps, mis à part une entrée en matière plutôt inattendue, mais bouleversante, voire même sublime, n’est jamais dans sa position droite. Il se dilate, se transforme comme s’il s’agissait d’un objet ou d’une création en pâte à modeler qu’on peut manipuler à sa guise.

L’expérience circassienne du duo se fait sentir, particulièrement émanant de Sandy Tugwood, colonisant la charpente humaine comme s’il s’agissait d’un instrument. Elle prend toutes les formes, cette ossature faite aussi de chair, tissu musculaire qui s’exprime comme jamais auparavant. Toutes les intentions sont suggérées, l’absurde côtoie l’univers du cirque en y ingurgitant des parcelles de quotidienneté.

Le corps dans tous ses états.
Crédit : Brin Schoellkopf

Le programme souligne la proposition des deux protagonistes. Impossible par contre d’y voir une référence dans le spectacle. La dissonance ou ce refus d’harmoniser les sons (excellent travail dans ce domaine) domine le spectacle, bien que le but soit de gravir finalement une certaine cohérence.

Avec Sandy and Noah, le couple est proche, trop proche, ne formant qu’un organisme. Les enchevêtrements se dissocient provisoirement pour ensuite reformer une unité.

À la fin, la salle comble ce soir de Première, se reconnaît favorablement dans ce spectacle entre l’absurde du réel et l’insoutenable vide existentiel.

Le spectacle parle des illusions perdues, des rêves jamais réalisés, mais surtout et avant tout de l’art de la création dans un monde qui n’a plus de sens.

C’est, définitivement, un art scénique de la représentation qui s’adresse aux nouvelles générations qui, qu’on le veuille ou pas, semble avoir perdu ses repères, justement parce qu’il n’y plus de repères. À la fin, la salle comble ce soir de Première, se reconnaît favorablement dans ce spectacle entre l’absurde du réel et l’insoutenable vide existentiel.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Création
Sandy Tugwood
Noah Nielsen

Scénographie
Sandy Tugwood
Noah Nielsen

Direction technique
Sandy Tugwood
Noah Nielsen

Costumes
Baxter Koziol
Noah Nielsen

Co-Production
La Chapelle – Scènes Contemporaines

Durée
40 min
[ sans entracte ]

Diffusion @
La Chapelle
Vendredi 22 et Samedi 23 mars 2022
[ Horaire selon la journée ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]