Zeros and Ones

P R I M E U R
[ En VsD]
Sortie
Mardi 18 janvier 2022

SUCCINCTEMENT.
Un soldat américain est stationné à Rome alors que la ville est assiégée après l’explosion du Vatican. En héros, il va tenter de découvrir l’ennemi qui menace le monde entier.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

L’affiche du film ressemble à celle d’un film d’action conventionnel. Et pourtant! En pré-générique, Ethan Hawke explique par Zoom, on suppose, son implication dans un projet dont il n’a pas compris sa véritable signification, mais qui l’a fasciné. Allez comprendre pourquoi. Puis, le générique défile, suivi du film. À celui de fin, après quelques mentions artistiques, Hawke revient de nouveau pour nous dire que le film est en quelque sorte quelque chose comme une exploration personnelle du médium-cinéma au temps de pandémie. Soit!

   Le tournage, presque entièrement nocturne, et une caméra rapprochée quasi envahissante, en plus de certains plans, on doit l’avouer, magnifiquement déconstruits, s’avèrent probablement comme des expressions, voire même des images mystiques expliquant l’impossibilité de faire du cinéma en cette époque néfaste pour la création libre, affranchie de tout obstacle, pleinement assumée.

   Sur ce point, Abel Ferrara, chantre invétéré de l’absolu, bête noire d’un cinéma post-moderne bâti sur le « je-vous-emmerde » assumé, ne cache pas ses ambitions. Comme peuvent en témoigner des films comme Tommaso (2019), Siberia (idem) et encore plus Welcome to New York / Bienvenue à New York (2014), avec un Gérard Depardieu encore plus DSK que le véritable personnage.

 … on ne peut s’empêcher de constater que malgré la pandémie, le cinéaste prolifique poursuit avec une détermination hallucinante ce parcours du combattant vers un désir de totale liberté.

Territoires

suspendus

Une présence fantomale, presque désincarnée.

   Récit? Un refus catégorie de la part d’un réalisateur qui semble, ici, notamment, adepte de la nothingness, autrement dit du « néant » du « non-lieu ». C’est souvent le cas chez Ferrara, sauf dans ces premiers films.

   Et du coup, cette séquence de « baise » où la caméra s’exprime en plans réguliers, alternant vers le rapproché selon l’envie du cinéaste, qui affiche ouvertement l’obsession du corps, particulièrement féminin, de la part d’un cinéaste obsessionnellement cinématographie. L’éclairage aussi s’accorde à ce mouvement presque symphonique et montre jusqu’à quel point le principal intéressé demeure différent de ses cinéastes-acolytes/.

   Rome, encore une fois, est filmée avec une sorte de spiritualité profane, immatérielle. Le dernier plan, un jour de pluie, deux petites filles main dans la main, nous faisant dos, trop mignonnes dans leurs manteaux d’automne ou d’hiver, peu importe, montrent de façon magistrale ce côté humaniste d’Abel Ferrara, rarement exprimé par la critique.

Mais on ne peut s’empêcher de constater que malgré la pandémie, le cinéaste prolifique poursuit avec une détermination hallucinante ce parcours du combattant vers un désir de totale liberté.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Abel Ferrara

Scénario
Abel Ferrara

Direction photo
Sean Price Williams

Montage
Leonardo Daniel Bianchi

Musique
Joe Delia

Genre(s)
Drame

Origine(s)
États-Unis / Allemagne
Grande-Bretagne / Italie

Année :  2021 – Durée : 1 h 25 min

Langue(s)
V.o. : anglais, farsi, italien; s.-t.a.
Zeros and Ones

Dist. (Contact) @
[ Lionsgate ]

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 16 ans

Diffusion @
VsD
&
DVD
Dès le mardi 1er février 2022

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]