Irena’s Vow

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 19 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
L’histoire de l’infirmière polonaise, Irene Gut Opdyke, qui s’est vu décerner la médaille des Justes parmi les Nations pour avoir fait preuve d’un courage remarquable en tentant de sauver des Juifs polonais pendant la Seconde Guerre mondiale.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Dans un esprit

d’humanité partagée

C’est bien le genre de film qui divisera les critiques. Ceux qui apprécieront le courage de Louise Archambault à aborder un sujet maintes fois rebattu, et les autres, trop habitués au genre.

On aurait voulu de la part de la Québécoise Archambault, pourtant assez bien douée (entre des productions télés, quelques courts et des fictions, Il pleuvait des oiseaux et le très tendre Le temps d’un été), moins d’angélisme en traitant d’un thème déjà exploité et qui demeure essentiel pour encore longtemps. Notamment en ces temps actuels sujets au déséquilibre mondial.

Si le récit d’Irena Gut Opdyke peut transmettre les émotions les plus vives, transporter notre regard, parfois devenu insensible par ces temps d’aujourd’hui, vers des horizons insoupçonnés, force est de souligner que l’ensemble rallie tous ces moments intenses comme s’il s’agissait d’une galerie en mouvement de situations dramatiques.

Assumer le côté émotionnel de la proposition.

Archambault semble collectionner ces moments en établissant des critères de mise en scène trop prescrits. Un peu de « laisser-aller » aurait sans doute apporter les nuances requises. Notamment lorsqu’il s’agit de ces scènes d’enfermement, de cachettes dans des endroits pourtant pas toujours hors de toute atteinte…

Si Sophie Nélisse (Au pire, on se mariera, de Léa Pool), autant par sa physionomie que par son visage expressif apporte les nuances qu’il faut selon les situations. Mais force est de souligner que c’est à partir du moment que l’officier allemand Rugmer (prestance exceptionnelle de l’Écossais Dougray Scott) que le film prend son envol.

À mesure qu’il excelle lorsqu’il voit sa solitude se dissiper, l’interprétation de Nélisse, notamment dans quelques scènes intimes, ramollit un tant soit peu. Mais, tant mieux pour nous, ce n’est que partie remise.

Et comme ce n’est pas souvent le cas, le générique de fin, cette fois-ci non seulement procure du vécu après la guerre sur certains des personnages en question, mais le fait avec une part d’humanité et d’affect non gratuit qui ne peut que nous concilier avec l’œuvre en question.

C’est également à ce moment que Louise Archambault se rend de plus en plus compte de l’importance et de l’essentialité de sa proposition. Ce qui suivra , dans l’ensemble, est atteint d’émotion pure, de séquences qui expriment la douleur de la peur, la possibilité de croire en des temps meilleurs et que la guerre doit, inévitablement, finir un jour, et par la  victoire du Bien contre le Mal.

Cet esprit de discours manichéen (finalement, le manichéisme est essentiel dans certains films, n’en déplaise à certains et le grand public aime bien ça, et il n’a absolument pas tort), est mené avec une véracité bien forgé autant par la réalisation que par le montage, dans cette partie du film, plus attentif du Montréalais Arthur Tarnowski (Testament, de Denys Arcand, s’ajoutant à un ensemble de plus de 90 films assemblés).

Et comme ce n’est pas souvent le cas, le générique de fin, cette fois-ci non seulement procure du vécu après la guerre sur certains des personnages en question, mais le fait avec une part d’humanité et d’affect non gratuit qui ne peut que nous concilier avec l’œuvre en question.

De descendance juive-polonaise, la Québécoise Alexandra Stréliski, totalement intégrée viscéralement à la culture québécoise, ajoute une aura de crédibilité musicale à un ensemble tout de même sincère dans sa proposition.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Louise Archambault

Scénario : Dan Gordon ; d’après le récit d’Irena Gut Opdyke
Direction photo : Paul Sarossy
Montage : Arthur Tarnovsky
Musique : Alexandra Stréliski, Maxime Navert

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)

Canada / Pologne
Année : 2023 – Durée : 2 h 01 min
Langue(s)
V.o. : anglais, allemand, polonais ; s.-t.a. ou s.-t.f.

& Version française
La promesse d’Irena
Prsysięgga Ireny

Louise Archambault

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]