Kaamelott – Premier volet

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 juillet 2021

SUCCINCTEMENT.
Au premier Moyen Âge, en Bretagne, le roi Arthur peine à reprendre du service après un exil.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Un héros trop discret

Un potentat régional paie un gros prix pour libérer de ses geôliers un dirigeant voisin qu’il connaît bien. Il lui demande de rencontrer certains de ses anciens sujets qui pâtissent sous le joug de son successeur. Cela pourrait être une séquence d’un de ces nombreux films de cape et d’épée se déroulant dans les temps plus ou moins anciens ou sur une planète de nombreux systèmes solaires. Nous sommes pourtant dans une scène d’un long métrage qui, comme son nom l’indique, joue aussi sur la dérision avec son regard croisé sur la camelote et sur la geste des Chevaliers de la Table Ronde.

Une télésérie française du même nom eut un grand succès dans les années 2000 avec son humour décalé servi le plus souvent dans des épisodes courts. La version cinéma fut retardée une dizaine d’années par des problèmes juridiques. Ce délai permet à Alexandre Astier, concepteur, scénariste, metteur en scène de la série et de ce long métrage de jouer sur les attentes du spectateur.

Habituellement le héros revient pour prendre allègrement son héritage au nom de divers principes. Ici Arthur Pendragon répète souvent qu’il n’est pas roi. La noblesse régionale est elle aussi divisée et les piques s’échangent entre les diverses factions. Le langage employé par les diverses classes sociales est assez différencié et l’idiotie ou l’hébétude y est aussi également saupoudrée. L’emploi du latin qui perdure difficilement donne lieu le plus souvent à des dialogues abscons. L’humour verbal d’Astier se décline donc de diverses façons et permet d’au moins faire sourire sinon rigoler.

En fin de compte… prendre allègrement son héritage au nom de divers principes.

Relecture dramatico-facétieuse d’une épopée dont les effets perdurent, cet épisode contient en plus assez de clins d’œil et de moments d’émotion pour ravir même les nouveaux venus.

Le personnage du roi félon qu’est Lancelot du Lac est encore plus ridicule engoncé dans son accoutrement et appuyé par ses conseillers qui dirigent peu. Sting, dans le rôle du chef mercenaire saxon, apporte une impulsion nécessaire à ces oppresseurs alors que la résistance est plutôt ridiculisée. Les anachronismes produisent des arpents de pièges et de gags comme dans Monty Python and the Holy Grail (Monty Python : Sacré Graal !) de Terry Gilliam et Terry Jones, déboulonnage britannique d’un de leurs mythes fondateurs. La mise en scène emploie à bon escient le grand écran pour des séquences amples qui côtoient des réunions en petit comité dans les sous-sols ou les étages supérieurs.

Astier, comme interprète d’Arthur, joue aussi un peu en retrait laissant à ses comparses et amies le soin de briller. Un rappel de l’empire romain en Afrique du Nord jette les bases de certains moments du prochain volet.  Relecture dramatico-facétieuse d’une épopée dont les effets perdurent, cet épisode contient en plus assez de clins d’œil et de moments d’émotion pour ravir même les nouveaux venus.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alexandre Astier

Scénario
Alexandre Astier

Direction photo
Jean-Philippe Drejeu

Montage
Alexandre Astier

Musique
Alexandre Astier

Alexandre Astier.

Genre(s)
Comédie d’époque

Origine(s)
France

Année : 2019 – Durée : 1 h 59 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Kaamelott : First Installment

Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End

Classement
[ En attente ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]